Libye : Le groupe de contact promet une aide financière aux rebelles

Les puissances mondiales et régionales réunies vendredi dans le groupe de contact sur la Libye ont pleinement reconnu la rébellion, ce qui leur permettra de lui apporter l’aide financière qu’elle réclame pour combattre le régime du colonel Mouammar Kadhafi.  

Le groupe de contact sur la Libye réuni à Istanbul. © AFP

Le groupe de contact sur la Libye réuni à Istanbul. © AFP

Publié le 16 juillet 2011 Lecture : 3 minutes.

Le groupe de contact reconnaît désormais le Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles, comme "l’autorité gouvernementale légitime" du pays, selon la déclaration finale de la réunion du groupe à Istanbul.

"Jusqu’à ce qu’une autorité intérimaire soit en place, les participants ont convenu de traiter le CNT comme l’autorité gouvernementale légitime en Libye", affirme le document.

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"Cela veut dire que nous allons pouvoir dégeler un certain nombre d’avoirs appartenant à l’Etat libyen puisque que c’est le CNT qui exerce désormais cette responsabilité", a expliqué le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

Fournir une aide financière

La démarche n’a pas impressionné le colonel Kadhafi: "Reconnaissez un million de fois le soi-disant Conseil national de transition, cela n’a aucune portée pour le peuple libyen qui va piétiner vos décisions", a-t-il déclaré vendredi soir dans un message retransmis par haut-parleurs à des milliers de ses partisans rassemblés à Zliten, à 150 km à l’est de Tripoli.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté en février des sanctions économiques contre le régime de Tripoli, incluant le gel des avoirs de la famille et des personnalités proches du colonel Kadhafi. Le CNT réclamait la cession de ces avoirs à la rébellion.

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Les participants appellent désormais les pays détenant des avoirs libyens gelés à "ouvrir des lignes de crédit correspondant à 10 à 20% des avoirs gelés en considérant ceux-ci comme collatéraux".

"Le groupe de contact a aussi encouragé les participants à fournir une aide financière substantielle au CNT dans le contexte des lois existantes, y compris à travers des mécanismes autorisant les entités contrôlées par le CNT à exporter des hydrocarbures", affirme la déclaration commune.

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Reconnaissance du CNT

La pleine reconnaissance du CNT est le résultat des assurances fournies par les rebelles, "notamment la promesse de poursuivre des réformes démocratiques ouvertes, tant géographiquement que politiquement", a affirmé la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton.

"Les Etats-Unis sont impressionnés devant les progrès accomplis par le CNT (…), ce qui renforce notre confiance dans le fait qu’il est le bon interlocuteur", a ajouté Hillary Clinton, qui s’était entretenue dans la matinée avec Mahmoud Jibril, le numéro deux de la rébellion.

A Benghazi, le CNT a salué vendredi soir les Etats-Unis comme "protecteur et promoteur de la démocratie et de la liberté", et exprimé "sa gratitude et son respect au peuple des Etats-Unis d’Amérique pour avoir reconnu le CNT comme le représentant légitime du peuple libyen".

Dans sa déclaration commune, le groupe de contact demande aussi aux rebelles de travailler sans délai à établir un gouvernement de transition.

"Le groupe a appelé toutes les parties concernées à rechercher les moyens de favoriser la formation d’un gouvernement intérimaire pour assurer une passation de pouvoir en douceur et pacifique avec le plus grand soutien populaire possible", selon la déclaration.

Il réclame de nouveau le départ du pouvoir du colonel Kadhafi "selon des étapes définies qui seront annoncées publiquement".

Le groupe de contact a en outre demandé à toutes les parties de "coopérer avec l’émissaire spécial des Nations Unies (en Libye) et de coordonner avec lui leurs efforts pour contribuer à trouver une solution à la crise".

L’émissaire de l’ONU "est habilité à présenter un paquet politique incluant un cessez-le-feu et à négocier avec Benghazi et Tripoli", a expliqué le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, rejetant "toutes les tentatives pour avoir des médiations secrètes, confidentielles".

La rencontre d’Istanbul réunissait tous les pays participant à la campagne de l’Otan contre le régime de Mouammar Kadhafi. La Chine et la Russie avaient décliné l’invitation.

Sur le terrain, après cinq mois de combats, les rebelles ont poursuivi vendredi leur offensive sur le front Est, assurant progresser en direction du port pétrolier de Brega, au prix d’au moins trois morts et 73 blessés dans leurs rangs.

Au lendemain de leur offensive sur trois axes depuis Ajdabiya, carrefour routier à 80 km à l’est de Brega, les rebelles ont annoncé avoir dépassé le point situé à mi-chemin, sur lequel ils butaient depuis des semaines, et assuré que les combattants de l’axe nord étaient désormais à portée de vue de Brega.

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