Maroc : nouvelles manifestations du Mouvement du 20 février au lendemain du référendum
Quelques milliers de personnes ont manifesté dimanche soir à Casablanca et à Rabat pour réclamer des réformes plus profondes, au lendemain du référendum constitutionnel qui a largement approuvé un projet de réforme constitutionnelle, ont constaté des journalistes et des correspondants de l’AFP.
Ces manifestations à l’appel du Mouvement du 20 février – qui avait lancé la contestation pour des réformes profondes -, ont été rejointes par les islamistes de l’association Al Adl Wal Ihssan (Justice et bienfaisance, interdite mais tolérée par les autorités).
Les défilés ont été encadrés par d’importants dispositifs policiers et ont dû changer d’itinéraire pour éviter la confrontation avec quelques dizaines de contre-manifestants.
"Mamfakinch"
« Je suis étudiant, je n’ai pas d’argent, je fais des études dans des conditions difficiles et je veux que ma vie change. C’est pour ça que je manifeste aujourd’hui », a indiqué à l’AFP Bilal Chihab, 22 ans.
« Je suis ici pour protester contre la nouvelle Constitution qui n’a rien changé et qui renforce encore plus les pouvoirs du roi », a déclaré Omar, un salarié du privé âgé d’une trentaine d’années.
À Rabat, ils étaient environ un millier de personnes à défiler dans le calme sur le boulevard Hassan II et Mohammed V, une grande artère qui mène au Parlement.
Les manifestants scandaient « nous sommes là pour un meilleur avenir ».
Tapant des mains vers le ciel, les protestataires réclamaient sur des banderoles « dignité, liberté et justice sociale ». En tête des cortèges, on pouvait lire : « Mamfakinch » (« Nous ne lâcherons pas »).
Le Mouvement du 20 février avait appelé au boycott du référendum à l’instar de trois petits partis de gauche et d’un syndicat.
Le nouveau texte constitutionnel renforce les pouvoirs du Premier ministre et du Parlement tout en préservant la prééminence politique et religieuse du monarque. Il prévoit également des réformes renforçant l’État de droit et l’indépendance de la justice.
Selon ce texte, le Premier ministre, issu du parti vainqueur aux élections, aura la possibilité de dissoudre la chambre des représentants, ce qui était jusque-là du seul attribut du roi.
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