Tentative d’assassinat du général rwandais Faustin Nyamwasa : la terreur d’un témoin clef

Un témoin clef dans le procès pour la tentative de meurtre, l’an dernier à Johannesburg, d’un ancien chef d’Etat-major rwandais a éclaté en sanglots à la barre vendredi en racontant qu’il avait craint pour la vie de ses proches après l’attentat raté.

L’ancien général rwandais Faustin Nyamwasa (archive). © AFP

L’ancien général rwandais Faustin Nyamwasa (archive). © AFP

Publié le 2 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Le Rwandais Kalisa Mubarak a déclaré au tribunal avoir fui après l’attentat contre le général Faustin Nyamwasa, en juin 2010.

Un de ses amis rwandais, Amani Uriwani, est l’un des six hommes –trois Tanzaniens et trois Rwandais– qui sont sur le banc des accusés et plaident tous non coupable.

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M. Mubarak, qui bénéficie d’un programme de protection des témoins, avait indiqué à la Cour mercredi qu’Amani Uriwani lui avait dit avoir été approché par des militaires rwandais venus d’Europe et qu’ils lui avaient proposé de l’argent pour tirer sur un militaire.

Il a déclaré au tribunal vendredi qu’il avait téléphoné à son ami quand il a appris que le général avait été victime d’un attentat, lui demandant "Vois-tu ce que tu as fait".

Il a dit "S’il te plaît Mubarak, ne dis rien à personne". Il avait juste très peur.

"J’ai vu que je pouvais être tué"

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Kalisa Mubarak a ensuite trouvé son ami et une autre personne attendant devant son domicile, dans un camion blanc Nissan sans plaques d’immatriculation, quand il est rentré chez lui.

"J’ai vu que je pouvais peut-être être tué pour ne pas apporter de preuve", a-t-il déclaré au tribunal.

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Le témoin a décrit sa fuite au Cap, puis son retour à Johannesburg, et ses déplacements d’hôtel en hôtel, craignant pour sa vie.

Il a éclaté en sanglots, racontant comment il était inquiet pour sa femme enceinte.

Kalisa Mubarak a ensuite dit que cinq hommes armés l’avaient attaqué dans son salon de beauté à Johannesburg après qu’il eut aidé la police à arrêter Amani Uriwani.

Report de l’affaire

L’affaire a été reportée du 24 octobre au 4 novembre.

Le général Nyamwasa était arrivé en Afrique du Sud quatre mois avant l’attentat, après avoir abandonné son poste d’ambassadeur en Inde, sur fond d’accusations de corruption et de brouille avec le président rwandais Paul Kagame.

Cette affaire a tendu les relations entre l’Afrique du Sud et le Rwanda, qui souhaite l’extradition de M. Nyamwasa pour qu’il purge une peine de prison de 24 ans dans son pays. Un tribunal militaire l’a condamné par contumace pour des faits de désertion, diffamation et atteinte à la sûreté de l’État.

Faustin Nyamwasa est aussi soupçonné de terrorisme au Rwanda: il est accusé d’avoir fomenté des attaques à la grenade, l’année dernière à Kigali, pendant la campagne des élections présidentielles.

L’Espagne et la France veulent également l’extrader pour son rôle présumé dans le génocide rwandais, dans lequel 800.000 personnes ont été tuées. Il a réfuté ces accusations.

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