Libye : l’Union africaine exclut Kadhafi des négociations de sortie de crise

 Les chefs d’états africains réunis en sommet à Malabo ont difficilement adopté vendredi un accord-cadre proposé aux parties libyennes prévoyant notamment que le leader libyen Mouammar Kadhafi devait être écarté des négociations pour sortir son pays de la crise et une « force de maintien de la paix ».

Les participants au sommet de l’Union Africaine, le 1er juillet 2011 à Malabo. © AFP

Les participants au sommet de l’Union Africaine, le 1er juillet 2011 à Malabo. © AFP

Publié le 2 juillet 2011 Lecture : 3 minutes.

"Kadhafi ne doit pas participer au processus de négociation", a affirmé à l’AFP Ramtane Lamamra, Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union Africaine, en citant "l’accord-cadre" approuvé par le 17e sommet de l’UA.

Le document, qui a nécessité de longues heures de négociations éclipsant tous les autres dossiers du sommet, est une sorte "d’actualisation" des propositions des médiateurs de l’UA –Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie– du 26 juin à Pretoria, selon M. Lamamra.

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Il y est question de "l’engagement du colonel Mouammar Kadhafi en faveur du processus de dialogue inclusif avec la participation du Conseil national de transition (organe de la rébellion libyenne) et son acceptation de ne pas faire partie du processus de négociation".

"Gouvernement intérimaire" et "force de maintien de la paix"

Le texte prévoit de "mettre un terme au conflit (…) d’entamer un processus politique qui permettra de répondre aux aspirations légitimes du peuple libyen à la démocratie".

"La période de transition s’achevera par des élections démocratiques" et implique un "transfert de pouvoir à un gouvernement intérimaire", précise le texte qui prévoit le déploiement d’une "force de maintien de la paix".

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Le document a été remis vendredi en soirée aux deux parties qui selon le président sud-africain Jacob Zuma l’ont "accueilli chaleureusement". Il n’a pas été possible de joindre aucune des deux parties.

"Nous sommes à un point où nous pourrons bientôt attaquer le problème et amener la paix et la stabilité en Libye (…) Nous ne sommes pas pour une solution militaire", a précisé M. Zuma soulignant à propos de la résolution 1973 de l’ONU: "Elle ne dit pas "laissez nous bombarder la Libye". Elle parlait de zone d’exclusion aérienne".

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Malgré le satisfecit que se sont accordés les dirigeants de l’UA, des diplomates et des observateurs ont souligné que le "dialogue inclusif", impliquait que "toutes les parties, dont Kadhafi, doivent être d’accord et pouvoir participer".

"La montagne a accouché d’une souris", a conclu un diplomate.

"Ocampo, it’s a joke"

Dans une résolution, l’UA a aussi décidé que "les états membres ne coopéreront pas à l’exécution du mandat d’arrêt" contre Kadhafi. L’UA se dit "préoccupée par la manière dont le procureur de la Cour pénale internationale gère la situation en Libye et "note que le mandat (…) complique sérieusement les efforts visant à trouver une solution politique négociée à la crise".

"Nous sommes contre l’impunité", a affirmé le président de la commission de l’Union Africaine, le Gabonais Jean Ping en attaquant le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo: "On lui dit de lire le droit, pas de faire la politique. Comme l’a dit un dirigeant: "Ocampo, it’s a joke" (Ocampo c’est une blague)".

A Moscou, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé a affirmé que La France avait informé l’Otan et le Conseil de sécurité de l’ONU de ses livraisons d’armes aux rebelles en Libye.

"Nous nous situons exactement dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité" de l’ONU, a estimé le ministre, interrogé sur les critiques russes. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s’est montré, lui, critique au sujet des largages, en dénonçant les différentes "interprétations" de la résolution de l’ONU autorisant le recours à la force pour protéger la population civile.

Dans une allocution relayée par haut-parleurs à l’adresse de milliers de ses partisans présents sur la Place Verte à Tripoli, Kadhafi a appelé les Libyens à récupérer les armes: "Marchez sur le Djebel et saisissez les armes qui ont été larguées par les Français".

Le colonel Kadhafi, qui parlait d’un lieu tenu secret, a en outre exhorté ses partisans à "marcher sur Misrata et la libérer pouce par pouce, sans recours aux armes (…) Finissez la bataille rapidement".

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