L’Afrique du Sud choisira son prochain président le 29 mai

Le chef de l’État, Cyril Ramaphosa, a annoncé la date des élections générales pour renouveler le Parlement, qui élira ensuite un nouveau président. Le Congrès national africain (ANC) pourrait pour la première fois perdre sa majorité absolue.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa au stade Athlone, près du Cap, le 11 février 2024. © RODGER BOSCH / AFP.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa au stade Athlone, près du Cap, le 11 février 2024. © RODGER BOSCH / AFP.

Publié le 21 février 2024 Lecture : 3 minutes.

Quelque 27,5 millions de Sud-Africains inscrits sur les listes électorales sont appelés aux urnes. Rendez-vous a été pris le 29 mai pour que l’Afrique du Sud choisisse un nouveau Parlement, qui élira ensuite un nouveau président, un scrutin au cours duquel le Congrès national africain (ANC) pourrait subir un revers historique.

La date des élections générales a été annoncée par le président Cyril Ramaphosa, qui a appelé les électeurs encore non inscrits à le faire en ligne. « Au-delà de l’accomplissement de notre obligation constitutionnelle, ces prochaines élections sont aussi une célébration de notre parcours démocratique et la détermination à [choisir] l’avenir que nous voulons », a-t-il déclaré, selon un communiqué de ses services.

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« J’appelle tous les Sud-Africains à exercer leur droit démocratique à voter et tous ceux qui vont faire campagne à le faire de manière pacifique, en pleine conformité avec la loi », a-t-il ajouté.

Chômage endémique, pauvreté grandissante et inégalités croissantes dans ce pays de près de 62 millions d’habitants alimentent un mécontentement grandissant qui pourrait se traduire dans les urnes.

La majorité absolue de l’ANC menacée

Selon les enquêtes d’opinion, le parti au pouvoir depuis les premières élections démocratiques du pays en 1994 pourrait pour la première fois perdre sa majorité absolue au Parlement et se retrouver contraint de former un gouvernement de coalition. L’image de cette formation vieille de 110 ans est écornée par les affaires de corruption, le clientélisme et un bilan économique peu reluisant.

L’ANC reste cependant une source de fierté pour de nombreux Sud-Africains pour son rôle dans la lutte anti-apartheid. Cyril Ramaphosa doit présenter le programme de son parti lors d’un grand rassemblement prévu le 24 février dans le stade de Durban, capitale de la province-clef du KwaZulu-Natal (est) comptant le plus grand nombre d’électeurs.

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L’ANC détient actuellement 230 des 400 sièges (57,50 %) à l’Assemblée nationale, l’Alliance démocratique 84 (DA ; 20,77 %) et l’Economic Freedom Fighters 44 (EFF ; 10,79 %).

Pas d’alliance entre le DA et l’EFF

D’autres ont déjà lancé les hostilités, à l’instar de la DA, qui a donné le coup d’envoi de sa campagne le week-end du 17 février. Le principal parti d’opposition, encore largement perçu comme un parti blanc, a monté une coalition avec dix petites formations politiques.

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Le chef de la DA, John Steenhuisen, a promis de créer deux millions d’emplois, de mettre fin à la crise énergétique et de réduire la criminalité en Afrique du Sud, où près de 84 meurtres par jour ont été recensés au cours des trois derniers mois de 2023. Steenhuisen a salué l’annonce de la date des élections : « Cette élection est un tournant pour l’Afrique du Sud, et elle survient à un moment où notre nation en a le plus besoin depuis trois décennies », a-t-il dit, en accusant l’ANC de « mauvaise gestion ».

Certains sondages montrent la DA au coude-à-coude avec le deuxième parti d’opposition, le parti de gauche radicale EFF pour la deuxième place derrière l’ANC.

Steehuisen a récemment assuré écarter la possibilité d’une coalition avec l’ANC, affirmant vouloir « évincer » le parti au pouvoir, et a fermement refusé de se rapprocher du parti EFF, invoquant de profondes divergences de « valeurs et principes ».

Le chef d’EFF, Julius Malema, a lancé le 10 février la campagne de son parti, qui s’inspire du marxisme-léninisme, en taxant l’ANC d’inaction face aux maux du pays. « 29 mai 2024, c’est parti. Maintenant ou jamais. La victoire est assurée », a-t-il posté le 20 février sur les réseaux sociaux.

(avec AFP)

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