Égypte : Le Caire prolonge la détention d’un Israélien suspecté d’espionnage

La justice égyptienne a décidé samedi de prolonger de 15 jours la détention préventive d’un Israélien soupçonné d’espionnage au profit de son pays, a-t-on appris de sources judiciaires.

Photos d’Ilan Grapel à la une des quotidiens egyptiens, le 13 juin 2011. © AFP

Photos d’Ilan Grapel à la une des quotidiens egyptiens, le 13 juin 2011. © AFP

Publié le 25 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Ilan Grapel, arrêté le 12 juin dans un hôtel du Caire, reste détenu "pour les besoins de l’enquête", ont indiqué ces deux sources. Sa première période de détention venait à son terme lundi 27 juin.

Les médias étatiques égyptiens ont présenté le jeune homme, qui possède également la nationalité américaine, comme un "officier du Mossad", le service de renseignement israélien, venu "espionner en Egypte dans le but de porter atteinte aux intérêts économiques et politiques du pays".

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Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a démenti qu’Ilan Grapel se soit livré à des activités d’espionnage.

"Je peux dire de façon catégorique que cet étudiant, qui a pu avoir un comportement bizarre et irresponsable, n’a aucun lien avec des services de renseignement israéliens, américains ou lunaires", a déclaré M. Lieberman.

"Il s’agit d’une erreur ou d’un comportement bizarre de la part des autorités égyptiennes qui ont obtenu tous les éclaircissements de notre part", a-t-il ajouté.

"Incitation au chaos"

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D’après les médias égyptiens, Ilan Grapel serait arrivé en Egypte peu après le 25 janvier, date du début de la révolte qui a fait chuter le président Hosni Moubarak, pour y "inciter au chaos et aux affrontements confessionnels".

L’agence officielle Mena avait affirmé qu’il "se faisait passer pour un correspondant étranger" couvrant les manifestations anti-régime.

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L’Egypte est le premier pays arabe à avoir conclu un accord de paix avec Israël, en 1979. Les relations entre les deux pays se sont toutefois distendues après le renversement en février du président Moubarak.

Agents du Mossad

Jeudi, un Egyptien a été condamné à 25 ans de prison par un tribunal d’exception pour espionnage au profit d’Israël. Deux officiers israéliens, travaillant pour le service secret israélien Mossad selon la justice égyptienne, ont eux aussi été condamnés à 25 ans mais par contumace.

La Haute cour de sûreté de l’Etat a reconnu Tarek Abdel Razek, arrêté l’an dernier, et les deux Israéliens coupables d’"espionnage au profit d’Israël".

Propriétaire d’une société d’import-export, l’Egyptien était accusé d’avoir fourni aux deux Israéliens, de mai 2007 à mai 2010, des informations sur des Egyptiens, des Syriens et des Libanais travaillant dans les télécommunications et d’avoir sélectionné ceux susceptibles de coopérer avec le Mossad.

Il avait avoué que ses deux contacts israéliens lui avaient demandé de se rendre à plusieurs reprises en Syrie sous un faux nom pour importer des produits syriens mais que l’objet réel de ces déplacements était de remettre d’importantes sommes d’argent à un responsable syrien de la sécurité "travaillant dans un service sensible".

Selon la presse égyptienne, ses aveux avaient permis de démanteler trois cellules travaillant pour le compte d’Israël au Liban et en Syrie après que Le Caire a informé Damas et Beyrouth de ses activités.

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