Tchad : l’ancien rebelle Koulamallah libéré et grâcié par Déby
L’ancien cadre rebelle tchadien Abderaman Koulamallah, arrêté à son retour d’exil à N’Djamena, a été libéré vendredi après plus de deux semaines de détention après avoir obtenu la grâce présidentielle d’Idriss Deby Itno, a-t-il annoncé par téléphone à l’AFP à Libreville.
![L’ancien chef rebelle tchadien Abderaman Koulamallah lors d’une conférence depresse à Paris le © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/06/25/025062011120557000000koulamallahgracie.jpg)
L’ancien chef rebelle tchadien Abderaman Koulamallah lors d’une conférence depresse à Paris le © AFP
"Je suis libre, je suis chez moi", a déclaré le cadre de l’Union des forces de la résistance (UFR), coalition de plusieurs factions rebelles tchadiennes dont il était le porte-parole, qui avait été placé sous mandat de dépôt le 8 juin, au lendemain de son retour de France.
"Le président de la République a signé un décret de grâce" vendredi midi, a-t-il affirmé, expliquant que "mercredi, le conseil supérieur de la magistrature s’est réuni pour donner à l’unanimité un avis favorable à ma demande de grâce".
M. Koulamallah avait été condamné par contumace à la perpétuité pour "atteintes aux institutions républicaines, destruction des biens publics, intelligence avec l’ennemi, atteinte à la sûreté de l’Etat".
Il a indiqué avoir été bien traité. On m’a laissé mon téléphone portable, j’avais une chambre climatisée avec télévision, les visites étaient permanentes, j’ai pu aller me faire soigner".
Pas de regret
"Je ne regrette pas d’être revenu au Tchad", a-t-il dit.
"Je lance un appel aux autorités pour trouver une formule pour que les condamnés ne passent pas par la case prison et qu’on ferme définitivement le dossier de la lutte armée", a-t-il tenu à dire.
Avant son retour, il avait annoncé à l’AFP avoir "décidé de mettre fin à la lutte armée".
La coalition de partis d’opposition et mouvements rebelles du Conseil national pour le changement et la démocratie (CNCD) avait dénoncé lors de son arrestation "la politique du piège tendu".
En mai 2010, des dissensions au sein de l’UFR créée en janvier 2009 avaient conduit à une scission de la plus importante coalition rebelle, les deux leaders les plus charismatiques de la rébellion le général Mahamat Nouri et Timan Erdimi décidant de poursuivre la lutte chacun de leur côté.
Depuis plus d’un an, le Tchad et le Soudan sont engagés dans un processus de normalisation de leurs relations après cinq ans de guerres par rébellion interposées. En gage de bonne foi, chacun a expulsé des chefs de mouvements armés hostiles à son voisin.
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