RD Congo : l’hôpital du Cinquantenaire sera géré par l’indien Padiyath HealthCare

Près de soixante ans après le début des travaux, l’hôpital du Cinquantenaire ouvre enfin ses portes. Sa gestion a été confiée au groupe indien Padiyath HealthCare.

L’inauguration de l’hôpital du Cinquantenaire est prévue avant la fin de l’année. DR

L’inauguration de l’hôpital du Cinquantenaire est prévue avant la fin de l’année. DR

Publié le 23 octobre 2013 Lecture : 3 minutes.

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« L’hôpital le plus moderne de la RD Congo. » Le docteur Félix Kabange Numbi, ministre de la Santé publique, ne tarit pas d’éloges sur l’hôpital du Cinquantenaire, qui devrait être inauguré à Kinshasa en fin d’année. Les travaux avaient commencé en… 1954, sous la colonisation belge, mais ont été interrompus au moment de l’indépendance, six ans plus tard.
Hopital-Cinquantenaire-RDC infoEn 2008, à la demande du président Joseph Kabila, la construction a repris. Aux commandes : l’Agence congolaise des grands travaux, le ministère des Infrastructures et l’entreprise chinoise Sinohydro.

Le chantier principal s’est achevé en 2010, à temps pour le cinquantenaire de l’indépendance. Mais l’établissement de 40 000 m2 à vocation régionale n’a pas pu ouvrir ses portes dans la foulée : il a fallu équiper, recruter… Coût des travaux et équipements, parmi lesquels figurent une imagerie à résonance magnétique et l’un des plus grands scanners du pays : 100 millions de dollars (environ 75 millions d’euros), investis par l’État et la coopération chinoise. L’établissement de 517 lits compte des unités de médecine interne, de pédiatrie, de chirurgie, de gynécologie, ainsi que des centres d’excellence de gastroentérologie, de néphrologie et de cardiologie. Sont également prévues des unités d’oncologie, d’hydrothérapie, de physiothérapie…

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Standing

Au départ, précise Félix Kabange Numbi, le groupe China Medical Investment Management devait gérer l’hôpital, mais il a requis « un certain nombre de conditions qui malheureusement ne dépendaient pas du ministère de la Santé ». Un appel d’offres international a alors été lancé auprès d’une liste restreinte de grandes sociétés ayant déjà exercé en RD Congo. Trois firmes étrangères (une espagnole, une allemande et une sud-africaine) et une entreprise locale ont décliné l’offre, trois autres n’ont pas répondu. Seul l’indien Padiyath HealthCare s’est montré intéressé.

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Ce groupe, qui gère 17 hôpitaux dans le sud de l’Inde et un autre à Dubaï, a présenté un business plan étalé sur environ cinquante ans. Son offre comprend l’installation d’un système informatique de gestion, un centre de cancérologie et de cardiologie interventionnelle, des logements pour le personnel et même une école d’infirmières. Autre point fort : son engagement à « offrir un même standing de soins que celui que certains Congolais vont chercher en Inde », souligne Félix Kabange Numbi. Le contrat entre le ministère de la Santé et Padiyath HealthCare prévoit une évaluation technique tous les cinq ans. « Si des choses ne fonctionnent pas bien, nous demanderons à ce qu’on procède à des rectifications. Et si l’une des parties ne remplit pas les conditions, il est prévu qu’on puisse mettre fin au contrat. »

Équilibre

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Selon l’étude réalisée pour le business plan, le fonctionnement de l’hôpital (qui comptera 536 employés congolais et étrangers, Padiyath HealthCare s’étant chargé du recrutement à l’international) va coûter 24 millions de dollars pour la première année, 26 millions pour la deuxième et, à partir de la troisième, 27 millions par an. Sur les dix premières années, le gouvernement apportera environ 19 millions de dollars, et le groupe indien quelque 60 millions. Au terme de la décennie, l’hôpital aura atteint l’équilibre grâce aux recettes des soins destinés aux VIP (les plus démunis étant en partie pris en charge par l’État), et Padiyath HealthCare devrait commencer à récupérer son investissement. « Nous allons aussi essayer d’approcher différentes entreprises aussi bien paraétatiques que privées pour qu’elles signent des contrats avec l’hôpital du Cinquantenaire. Cela nous offrira les recettes nécessaires au bon fonctionnement de l’établissement », affirme le ministre de la Santé.

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