Au Burkina Faso, nouvel enlèvement d’une personnalité de la société civile

L’activiste Bassirou Badjo a été enlevé mercredi à Ouagadougou par des « individus se présentant comme des agents de l’État », a annoncé dans un communiqué le mouvement Balai citoyen, dont il fait partie.

Plusieurs cas d’enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime militaire d’Ibrahim Traoré, ont été rapportés ces derniers mois. © Alexey Danichev / Pool / AFP

Plusieurs cas d’enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime militaire d’Ibrahim Traoré, ont été rapportés ces derniers mois. © Alexey Danichev / Pool / AFP

Publié le 22 février 2024 Lecture : 2 minutes.

« Ce 21 février dans l’après-midi », Bassirou Badjo, « administrateur en poste à la Direction générale de la solidarité nationale et de l’assistance humanitaire (DGSAH) sise à Ouagadougou, a été enlevé [sur] son lieu de travail », a annoncé dans un communiqué le Balai citoyen, mouvement contestataire dont Bassirou Badjo est membre.

Les auteurs de l’enlèvement sont « des individus se présentant comme des agents de la sûreté de l’État » et l’ont emmené vers « une destination inconnue », a ajouté le Balai citoyen, qui « exige » sa libération.

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La veille, le 20 février, c’est un autre militant du Balai citoyen, Rasmane Zinaba, qui avait été enlevé « à son domicile » par des « personnes en civil et armées » non identifiées, avant d’être emmené dans « un lieu jusque-là inconnu », avait dénoncé le mouvement le jour même, exigeant aussi sa « libération sans délai ».

Réquisitions de dissidents

Piliers du Balai citoyen, mouvement d’insurrection populaire qui avait mené à la chute du régime de l’ancien président Blaise Compaoré en 2014, Bassirou Badjo et Rasmane Zinaba avaient tous deux été réquisitionnés par le régime militaire burkinabè pour lutter avec l’armée contre les violences jihadistes qui minent le pays. Rasmane Zinaba avait saisi la justice pour faire annuler cette réquisition.

Plusieurs cas d’enlèvements de personnalités considérées comme hostiles au régime militaire au pouvoir depuis un coup d’Etat en septembre 2022, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou. Le 15 février, les avocats du Burkina Faso avaient observé un arrêt de travail, pour exiger la libération d’un de leurs confrères, Guy Hervé Kam, enlevé fin janvier et détenu par les autorités burkinabè.

Selon l’ONG Human Rights Watch, plusieurs dissidents ont été « réquisitionnés » pour « participer » à la lutte antijihadiste. Certains, comme l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouedraogo, ou le militant des droits de l’Homme, Daouda Diallo, sont réapparus en février dans une vidéo non datée où on les voit manier des armes, en treillis, dans un paysage de brousse.

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Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait près de 20 000 morts et plus de deux millions de déplacés.

(Avec AFP)

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