Le ministre somalien de l’intérieur tué dans un attentat suicide par sa propre nièce

Le ministre somalien de l’Intérieur Abdishakur Cheikh Hassan a été tué vendredi à son domicile, trahi par sa propre nièce qui a fait sauter les explosifs qu’elle portait sur elle, a annoncé un responsable des services de sécurité.

Le ministre somalien de l’Intérieur Abdishakur Cheikh Hassan (D) le 23 février 2011 à Mogadiscio. © AFP

Le ministre somalien de l’Intérieur Abdishakur Cheikh Hassan (D) le 23 février 2011 à Mogadiscio. © AFP

Publié le 11 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

"Le ministre est décédé à l’hôpital" des suites d’une attaque suicide menée à son domicile, a indiqué à l’AFP ce responsable, Adan Mohamed. "Les informations dont nous disposons pour l’instant indiquent qu’une jeune femme, qui était la nièce du ministre, a mené cette attaque", a poursuivi M. Mohamed.

La jeune femme a été tuée dans l’explosion qu’elle a déclenché.

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Hébergée chez son oncle depuis trois jours

D’autres sources dans les milieux des services de sécurité en Somalie ont également indiqué que c’était la nièce du ministre qui avait déclenché les explosifs qu’elle portait sur elle. Hebergée chez son oncle depuis trois jours, elle aurait ainsi pu tromper la vigilance des responsables chargé de la sécurité de ce dernier.

Les islamistes shebab qui combattent le gouvernement de transition somalien ont revendiqué cette attaque, selon la radio somalienne Alfurqan qui leur est très proche. "Les dirigeants shebab ont déclaré à la radio islamique Alfurqan qu’ils étaient les instigateurs de l’attaque qui a tué le ministre de l’Intérieur", a annoncé cette radio.

"Le ministre de l’Intérieur est décédé et a été tué lors d’une attaque terroriste", a confirmé de son côté le ministre de l’Information, Adulkarim Jama, sur les ondes de Radio Mogadiscio.

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Troisième attaque en moins de deux semaines

Plusieurs autres personnes ont été blessées, lors de l’explosion survenue alors que le ministre de l’Intérieur et de la sécurité recevait d’autres responsables chez lui, a indiqué un autre responsable de la sécurité, Ibrahim Siyad.

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Des soldats ont immédiatement été déployés en renfort dans les quartiers de Mogadiscio sous contrôle du gouvernement de transition, pour tenter de prévenir d’autres éventuelles attaques, ont constaté des habitants.

Il s’agit de la troisième attaque suicide en moins de deux semaines à Mogadiscio, les deux précédentes ayant déjà été revendiquées par les islamistes shebab, qui ont fait voeu d’allégeance depuis 2010 à Al Qaida.

Jeudi, un civil avait été tué dans l’enceinte du port de Mogadiscio lors d’une attaque menée par deux kamikazes. Le 30 mai, deux soldats ougandais de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) avaient été tués sur une de leur base du sud de Mogadiscio dans une attaque-suicide perpétrée par au moins trois assaillants.

Depuis une vaste offensive lancée en février par les forces gouvernementales soutenues par l’Amisom, les shebab ont subi plusieurs revers militaires à Mogadiscio ainsi que dans le sud-ouest du pays, et ils ont fait venir des renforts dans la capitale pour tenter de reprendre les positions perdues et décidé de multiplier les attaques-suicide, selon des sources sécuritaires régionales.

Des responsables shebab et des combattants étrangers d’Al-Qaïda installés en Somalie avaient pour leur part promis le mois dernier de "venger très bientôt la mort de (leur) chef Oussama Ben Laden", tué au Pakistan par des soldats américains le 2 mai. Les shebab ont fait allégeance à Al-Qaïda en 2010.

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