Burkina Faso : les mutins de Bobo matés par la sécurité présidentielle
L’opération conduite vendredi par l’armée burkinabè contre des mutins de Bobo Dioulasso (sud-ouest) était en voie d’achèvement dans la soirée. La situation est sous contrôle, affirment les responsables militaires. Dix-huit personnes, dont neuf militaires, ont été blessées dans les combats. Une balle perdue a tué une jeune-fille.
« Le gros de l’opération est terminé, la situation est maîtrisée », a déclaré vendredi soir par téléphone, sous couvert d’anonymat, un haut gradé du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dirigeant l’opération lancée dans la matinée.
« On a le contrôle total du camp [Ouezzin Coulibaly, où la mutinerie avait explosé, NDLR], mais nous sommes en train de chercher ceux qui ont fui, parce qu’il y en a qui ont disparu lors de l’attaque du camp et il y a ceux qui étaient en dehors du camp à notre arrivée », a-t-il dit.
« Nous avons procédé à une cinquantaine d’arrestations et récupérons les armes, les munitions et les objets volés qui ont été stockés au camp », a-t-il ajouté. Apparemment le camp est sous contrôle de la garde présidentielle appuyée par des parachutistes commandos et la gendarmerie de Bobo Dioulasso, a confirmé un habitant. Ce sont les gendarmes et sapeurs-pompiers qui entrent et sortent du camp.
Bilan : 60 personnes blessées en deux jours
C’est calme, on n’entend plus de tirs, a indiqué un riverain, ajoutant que des objets pillés par les mutins depuis le début de leur protestation mardi soir sont en train d’être rapportés à la gendarmerie. "L’opération est terminée", a confirmé samedi matin l’un des commandants de l’opération, sous couvert d’anonymat.
"Nous sommes en train de ramasser les armes, les munitions et les objets volés. Cette phase risque de durer une à deux semaines, parce qu’il y a beaucoup d’objets qui ont été volés" par les mutins, a-t-il poursuivi, soulignant que l’armée avait demandé la coopération de la population. Dans un quartier "il y a eu un mort, une fille de 16 ans tuée par une balle perdue", a indiqué ce gradé, disant ne pas savoir pour l’heure qui était responsable de sa mort.
"Il n’y a eu aucun blessé de notre côté mais il y en a eu beaucoup du côté des militaires mutins", parmi lesquels "beaucoup" ont été arrêtés, a-t-il déclaré un officier sans plus de précision. Selon une source hospitalière, 21 blessés ont été enregistrés, dont 12 militaires, portant à une soixantaine le nombre de personnes blessées en deux jours à Bobo Dioulasso, qui avait été livrée depuis mardi soir aux tirs en l’air et pillages des mutins.
Ce nouveau bilan porte à près de 60 le nombre de personnes blessées en deux jours dans la ville. Le régime du président Blaise Compaoré a eu recours à la force pour mettre fin à une mutinerie pour la première fois depuis le début en mars de ces manifestations à travers le pays, qui déstabilisaient son pouvoir.
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