Mangalis fait ses gammes

Mangalis est un groupe africanisé, aux marques déclinées de la classe ultra-économique au grand luxe… Pierre après pierre, le rêve du tycoon sénégalais Yérim Sow devient réalité.

Le futur Noom de Kinshasa, sur les rives du fleuves Congo. © Mangalis

Le futur Noom de Kinshasa, sur les rives du fleuves Congo. © Mangalis

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 22 octobre 2013 Lecture : 3 minutes.

À Conakry, les travaux sont bien entamés. À Abidjan, ils viennent de commencer. Ceux de Freetown vont débuter dans quelques jours. Depuis trois ans, Yérim Sow, le tycoon sénégalais, travaille sur ce qui est devenu son grand projet pour le continent : un groupe hôtelier comptant au moins une quarantaine d’établissements. Quinze, qu’il construira lui-même, sont d’ores et déjà planifiés dans treize pays, pour un investissement total de 315 millions d’euros. « Notre objectif est de créer un groupe africain, comme l’ont fait avant nous des groupes hôteliers en provenance d’Europe, des États-Unis, d’Asie et même du Moyen-Orient avec un développement global, et de faire entrer l’hôtellerie africaine sur la scène mondiale », souligne Denis Sorin, directeur général de Mangalis, bras opérationnel d’Inaugure Hospitality Group, filiale à 100 % de Teyliom, le groupe de Yérim Sow.

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Deux noms ont été choisis pour incarner cette ambition : Seen, dans la catégorie économique (concurrent direct des Ibis Rouge d’Accor), et Noom, sur le segment moyen-haut de gamme (l’équivalent des Pullman d’Accor). Ces marques seront déclinées en Seen et Seen + ainsi qu’en Noom et Noom Résidences, pour les longs séjours. D’autres dénominations, déjà définies, feront prochainement leur apparition sur les classes ultra-économique et très haut de gamme.

Le nouveau groupe n’est pas le seul à se développer dans cette zone. Au sud du Sahara, selon le cabinet de conseil W Hospitality Group, 130 hôtels seront construits cette année, ce qui représente plus de 21 000 chambres. Soit une augmentation de 23 % des projets subsahariens, contre 9 % en Afrique du Nord, 4 % en Europe et 8,6 % dans la zone Asie-Pacifique.

Design

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Pour se différencier, Mangalis mise certes sur ses marques africanisées, mais pas uniquement. Il opte ainsi pour « des chambres très modernes, très design, avec des équipements dernier cri, car les nouvelles marques ont l’avantage de pouvoir innover tout de suite », précise Denis Sorin.

Mangalis info

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Le groupe entend aussi jouer la carte environnementale – par exemple, « la condensation de la climatisation servira à alimenter les toilettes en eau ». Mangalis souhaite enfin nouer des partenariats avec des fournisseurs locaux (à hauteur de 20 % des achats au moins) pour éviter de tout importer. Le but étant de réduire les coûts opérationnels pour proposer des tarifs inférieurs d’environ 5 % à ceux pratiqués par les concurrents directs de Mangalis sur son créneau : les hôtels pour hommes d’affaires, situés près des aéroports ou en centre-ville.

Le projet est clair, précis, ficelé. Depuis le lancement, en 2009, du Radisson Blu à Dakar, Yérim Sow mûrissait l’idée de construire le premier vrai groupe hôtelier africain, une sorte de grand frère des acteurs régionaux tels qu’Azalaï ou Onomo. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale se sont imposées comme les premières zones d’implantation en raison de leur très fort déficit hôtelier. Mais l’annonce officielle du groupe lors du récent Africa Hotel Investment Forum, au Kenya, a en partie changé la donne. Désormais, Mangalis vise l’Afrique de l’Est, où il peut avancer plus rapidement en prenant en charge des hôtels dont il n’est pas propriétaire, via des contrats de gestion. « Nous recevons déjà des offres de développement au Moyen-Orient et en Europe auxquelles nous portons le plus grand intérêt », ajoute Denis Sorin.

Basé à Barcelone – pour sa position centrale entre Europe, Afrique et Moyen-Orient -, Mangalis compte une vingtaine d’employés, tous issus de l’hôtellerie. Un centre de formation sera également ouvert dans la capitale catalane. « Nous voulons que nos employés, y compris les 600 que nous recruterons l’année prochaine entre Conakry, Abidjan, Cotonou et Pointe-Noire, prennent plaisir à travailler », avance Sorin. Un aspect ambitieux de plus pour un projet qui pourrait sembler trop beau pour être vrai. S’il n’était derrière tout cela un homme, Yérim Sow, connu pour sa capacité à réaliser ce qui lui tient à cœur…

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