En RDC, Félix Tshisekedi « met le nez » dans le dossier Stanis Bujakera Tshiamala
Alors qu’une nouvelle audience doit se tenir ce 23 février dans le procès de notre correspondant à Kinshasa, le président congolais pointe les dysfonctionnements de la justice.
Le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, détenu depuis plus de cinq mois à Kinshasa, est « peut-être victime » des « tergiversations » de la justice, a estimé le président congolais, Félix Tshisekedi, qui dit avoir décidé de « mettre son nez » dans ce dossier.
Correspondant de Jeune Afrique en RDC, Stanis Bujakera Tshiamala est jugé pour un article, non signé de son nom, mettant en cause les renseignements militaires dans le meurtre de l’ancien ministre Chérubin Okende, en juillet dernier. Son procès s’est ouvert en octobre et une nouvelle audience est prévue ce 23 février – comme les autres, elle doit se tenir dans la prison de Makala, où Stanis Bujakera Tshiamala est détenu.
« La justice congolaise est malade », selon Félix Tshisekedi
Depuis l’arrestation du journaliste, le 8 septembre 2023, les appels pour sa libération se sont multipliés, mais toutes les demandes de liberté provisoire ont jusqu’à présent été rejetées.
En novembre dernier, dans une interview, Félix Tshisekedi avait dit qu’il ne pouvait « pas intervenir » dans la procédure contre Stanis Bujakera Tshiamala, ajoutant qu’il pourrait le faire « peut-être plus tard, s’il [était] condamné », avec une grâce par exemple.
Mais, interrogé le 22 février lors d’une conférence de presse, le chef de l’État a estimé que la justice congolaise était « malade, même dans le traitement des dossiers ». « Je crois qu’il est victime un peu de ça. […] À cause de leurs tergiversations, peut-être que ce jeune homme est en train de moisir [en prison] », a-t-il poursuivi.
Le procès piétine
Tout en affirmant ne s’être jamais immiscé dans les affaires judiciaires, il a ajouté avoir décidé, « au moins pour une fois » de « fourrer [son] nez dans cette justice ». Il a précisé avoir demandé des précisions sur le dossier. « J’aurai les retours demain [23 février] et je vais prendre la décision qu’il faudra prendre », a-t-il affirmé.
Également correspondant de l’agence de presse Reuters et directeur adjoint du média en ligne congolais Actualite.cd, Stanis Bujakera Tshiamala est accusé « d’avoir fabriqué et distribué » une note des renseignements civils incriminant les renseignements militaires dans l’assassinat de Chérubin Okende, ancien ministre devenu opposant retrouvé mort le 13 juillet dernier dans sa voiture avec des blessures par balles.
Depuis plusieurs semaines, le procès piétine, tournant autour de questions d’expertise et contre-expertise de documents et de signatures.
(Avec AFP)
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