Nigeria : investiture sous haute tension pour Goodluck Jonathan

Le président nigérian Goodluck Jonathan a prêté serment dimanche après sa victoire à l’élection du 16 avril, un scrutin généralement jugé correct mais qui a été suivi de violences dans un pays divisé.

Le président nigérian Goodluck Jonathan à Lafia, le 7 février 2011. © AFP/Pius Utomi Ekpei

Le président nigérian Goodluck Jonathan à Lafia, le 7 février 2011. © AFP/Pius Utomi Ekpei

Publié le 29 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Jonathan, un chrétien du Sud âgé de 53 ans, a aisément battu au premier tour son principal adversaire, l’ex-dirigeant militaire Muhammadu Buhari, un musulman du Nord.

Sa victoire a été suivie de heurts ayant fait quelque 800 morts, selon l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch.

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La cérémonie d’investiture devait débuter à 9h00 GMT sur la place Eagle Square à Abuja, la capitale fédérale, en présence d’une vingtaine de chefs d’État africains, dont l’Ivoirien Alassane Ouattara, selon le ministère des Affaires étrangères.

La Grande-Bretagne, ex-puissance coloniale, devait être représentée par son ministre chargé de l’Afrique, Henry Bellingham.

Quartier bouclé depuis plusieurs jours

Pour des raisons de sécurité, des axes importants menant à la place ont été fermés depuis plusieurs jours. En octobre 2010, les festivités du cinquantenaire de l’indépendance, auxquelles assistaient M. Jonathan et des dirigeants étrangers, avaient été marquées par un double attentat à la voiture piégée revendiqué par le principal groupe armé opérant dans le sud pétrolifère.

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À la tête du pays le plus peuplé d’Afrique, dont les 150 millions d’habitants se partagent également entre musulmans, majoritaires dans le Nord, et chrétiens, plus nombreux dans le Sud, Goodluck Jonathan fait face à plusieurs défis importants.

De nombreux électeurs du Nord contestent sa victoire. Ils décolèrent d’autant moins que beaucoup estiment que la présidence devait revenir à un nordiste, en vertu d’une règle non-écrite de rotation du pouvoir entre les deux régions.

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Dans le Sud, Jonathan fait face au risque d’un retour de la violence dans sa région natale du delta du Niger, productrice de pétrole.

De nombreux groupes armés affirmant se battre pour une plus juste répartition de la manne ont déposé les armes en 2009, à la faveur d’une amnistie, mais les observateurs jugent cette paix très fragile.

Le centre du pays est par ailleurs secoué régulièrement par des violences à caractère ethnique, religieux et économique et dans l’extrême nord-est, une secte islamiste est tenue responsable de dizaines d’assassinats.

Parmi les dossiers brûlants figurent aussi la question de l’électricité, dont la production est quasi anecdotique, ainsi que la délicate réforme du secteur pétrolier, maintes fois reportée.

Samedi, Amnesty International a appelé M. Jonathan à s’atteler « immédiatement » à la question des droits de l’homme, en particulier « la violence à grande échelle, la corruption endémique » et l’impunité ambiante.

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