« L’Onuci ne peut pas protéger tous les Ivoiriens », déplore Choi Young-jin

« L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) ne peut pas protéger tous les Ivoiriens des violences qui se poursuivent dans leur pays », a déclaré samedi à Dakar Choi Young-jin, chef de l’Onuci.

Choi Young-jin à Abidjan, le 3 décembre. © AFP

Choi Young-jin à Abidjan, le 3 décembre. © AFP

Publié le 28 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

« Nous intervenons en cas de danger imminent de mort pour les civils, mais on ne peut pas être sur chaque cas, c’est irréaliste, avec 10 000 hommes, on ne peut pas protéger tous les Ivoiriens qui sont 20 millions », a déclaré M. Choi à la presse.

« Il a précisé que l’Onuci fait de la dissuasion en organisant 800 patrouilles par semaine, mais que la première responsabilité de la protection des civils incombe aux autorités ivoiriennes. Le défi le plus urgent est sécuritaire », a-t-il ajouté.

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La priorité de la réorganisation des forces de l’ordre

Les autorités ivoiriennes ont selon lui à leur disposition quelque 200 000 hommes, membres de l’armée, de la gendarmerie et de la police, qui, a-t-il dit, doivent être regroupés en une seule structure.

La commission d’enquête internationale sur les violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire, a affirmé vendredi que les crimes se poursuivent dans l’Ouest, poussant des habitants à fuir cette région meurtrie par la crise post-électorale entre partisans du président Alassane Ouattara et ceux du président déchu Laurent Gbagbo.

« La situation demeure inquiétante, mais nous avons fait tout ce qu’on peut humainement faire », a affirmé M. Choi qui a participé à Dakar à une réunion des chefs des missions de paix de l’ONU en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée Bissau).

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Inquiétude au Liberia

Son homologue du Liberia, Ellen Margrethe Loj, a pour sa part annoncé que des discussions ont lieu entre la mission de l’ONU dans ce pays et l’Onuci pour surveiller la frontière entre les deux pays et tenter de prévenir la circulation d’hommes armés, miliciens ivoiriens et mercenaires libériens.

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« À l’approche des élections générales prévues au Liberia en octobre nous faisons de notre mieux, avec l’Onuci, mais aussi le gouvernement libérien, afin de réagir à cette circulation d’hommes armés entre les deux pays », a-t-elle affirmé.

« C’est un immense défi, a déclaré Mme Loj, car la frontière commune est de 700 km de forêt tropicale truffée de point de passage inaccessibles. Nous avons noté des incidents dans des villes frontalières et nous allons renforcer notre présence à la frontière », a-t-elle assuré.

Le gouvernement libérien a fait état de l’arrestation récente sur son territoire de plusieurs de ses ressortissants, une centaine, selon Mme Loj, accusés d’être des mercenaires ayant participé aux violences postélectorales en Côte d’Ivoire.

Le Liberia est sorti en 2003 de quatorze années de guerres civiles qui ont fait quelque 250 000 morts et craint le retour des mercenaires armés libériens partis se battre en Côte d’Ivoire, principalement aux côtés des forces de Laurent Gbagbo, ainsi que la venue de combattants ivoiriens des deux camps.

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