Report des élections tunisienne : Béji Caïd Essebsi pourrait céder

Le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi a ouvert la porte vendredi à un report des élections, prévues le 24 juillet en Tunisie mais dont la date fait polémique, affirmant que le gouvernement céderait si la commission électorale « pense que c’est nécessaire ».

Béji Caïd Essebsi (g) aux côtés de Nicolas Sarkozy lors du sommet du G8 à Deauville, le 27 mai © AFP

Béji Caïd Essebsi (g) aux côtés de Nicolas Sarkozy lors du sommet du G8 à Deauville, le 27 mai © AFP

Publié le 28 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

"Ce n’est pas encore reporté, mais la commission (électorale) a estimé qu’il fallait un peu plus de temps pour que ces élections soient irréprochables, justes et transparentes", a déclaré le chef du gouvernement de transition lors d’un point presse au sommet du G8.

"Nous le ferons si la commission pense que c’est nécessaire", a-t-il ajouté, ouvrant la voie à un report en octobre de ce scrutin comme l’a déjà préconisé à plusieurs reprises l’instance électorale.

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Bras de fer

A Tunis, la fixation d’une date des élections a tourné au bras de fer entre le gouvernement et la commission électorale ces derniers jours.

La Haute instance indépendante chargée des élections a annoncé jeudi avoir fixé au "16 octobre l’élection de l’Assemblée constituante", qui verra pour la première fois les Tunisiens voter librement.

Cette commission a assuré jeudi qu’un report était impératif pour avoir le temps d’inscrire les électeurs et d’organiser le vote, sous peine de jeter le discrédit sur les résultats.

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De son côté, le gouvernement a jusqu’à présent maintenu la date du 24 juillet, en assurant qu’il revenait à l’exécutif de trancher et pas à l’organe technique chargé d’organiser le scrutin.

Le Conseil des ministres doit se réunir mardi pour débattre de cette question.

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"Le gouvernement cède sous la pression d’Ennahda"

Une majorité de partis politiques est favorable à la date de juillet, au nom de la stabilité du pays, dépourvu d’institutions légitimes depuis la chute en janvier du régime de Zine El Abidine Ben Ali.

D’autres, comme le Parti communiste et ouvrier tunisien (PCOT), souhaitent avoir plus de temps pour faire campagne et mettent en garde contre une élection mal préparée.

Selon l’avocat tunisien Ayachi Hammami, un militant des droits de l’homme très actif pendant la "Révolution du jasmin", un report est "inévitable" pour organiser des élections libres et démocratiques.

"C’est un jeu politique du gouvernement qui cède un peu sous la pression de partis comme (le mouvement islamiste) Ennahda (Renaissance)", partisan du maintien de l’élection au 24 juillet, a commenté mercredi à Copenhague ce membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution.

Les Etats-Unis ont indiqué jeudi qu’ils comprenaient que la Tunisie ait besoin de plus de temps pour organiser les premières élections post-Ben Ali. "Nous comprenons les défis auxquels ils (les Tunisiens) sont confrontés, en essayant d’avancer vers des élections démocratiques dans un laps de temps si court après un régime autocratique si long", a déclaré Mark Toner, porte-parole du département d’Etat, en estimant toutefois qu’"un retard trop important deviendrait un motif d’inquiétude".

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