La RDC s’insurge contre un protocole d’accord entre l’UE et le Rwanda

« C’est comme si l’Union européenne nous faisait la guerre par procuration » : le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a vivement critiqué jeudi 22 février le protocole d’accord signé cette semaine entre l’Union européenne et le Rwanda.

Le président de la RCD, Felix Tshisekedi lors de la 37e session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 18 février 2024. © Michele Spatari / AFP

Le président de la RCD, Felix Tshisekedi lors de la 37e session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 18 février 2024. © Michele Spatari / AFP

Publié le 23 février 2024 Lecture : 1 minute.

Mercredi 21 février, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, avait déjà dénoncé un « protocole d’accord sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières » signé lundi entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda. Un protocole qui selon lui « encourage le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda ».

Le lendemain, 21 février, c’est le président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui a poursuivi sur le sujet lors d’une conférence de presse : « Quand vous achetez le produit d’un receleur, vous êtes vous-même coupable de vol. » « Donc, l’Union européenne, j’espère, ne va pas jouer ce jeu-là », a-t-il renchérit, en affirmant que son pays allait « user de toutes les voies, diplomatiques et judiciaires, pour faire annuler ce “MoU” » [Memorandum of Understanding, NDLR], pour « empêcher cette ignominie ».

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« Tout le monde sait que le Rwanda n’a même pas un gramme de ces minerais dits “critiques” dans son sous-sol », a insisté le président congolais.

Les ressources au cœur du conflit

Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de vouloir faire main basse sur les ressources, minières notamment, de l’Est congolais, une des raisons pour lesquelles, selon lui, Kigali soutient la rébellion du M23, à l’offensive depuis plus de deux ans dans la province du Nord-Kivu, dont elle contrôle de larges territoires.

« L’UE est très mal engagée, car c’est comme si elle nous faisait la guerre par procuration », a déclaré Félix Tshisekedi. Elle « qui voulait venir surveiller nos élections ici pour dire qui a gagné, qui a perdu. Qui nous donne à longueur de journée des leçons sur le respect des droits de l’Homme » est maintenant « en train de prêcher par le plus mauvais exemple qui soit », a-t-il encore asséné.

Au pouvoir depuis janvier 2019, Félix Tshisekedi a été réélu pour un second mandat aux élections du 20 décembre dernier avec plus de 73 % des voix.

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(Avec AFP)

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