Quatrième jour de contestation en Tunisie, les manifestants affrontent la police

Pour la quatrième journée consécutive, des Tunisiens se sont rassemblés dans la capitale pour réclamer plus de réformes. Ils se sont opposés aux policiers qui tentaient de les disperser avec des gaz lacrymogènes.

Des manifestants à Tunis, le 6 mai 2011. © AFP

Des manifestants à Tunis, le 6 mai 2011. © AFP

Publié le 8 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Le cœur de Tunis a de nouveau été dimanche 8 mai le théâtre d’une confrontation entre manifestants anti-gouvernementaux et policiers au lendemain de l’imposition d’un couvre-feu qui n’a pas empêché de nouvelles violences dans une banlieue pauvre de la capitale tunisienne, a constaté l’AFP. À Ettadhamen, une banlieue défavorisée, des bandes de jeunes se sont livrés à des pillages et saccages dans la nuit de samedi à dimanche.

Des islamistes se sont par ailleurs mobilisés pour tenter de rétablir l’ordre en l’absence d’intervention des forces de l’ordre, selon des habitants.

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Au nombre d’environ 200 sur les marches du théâtre municipal et avenue Habib Bourguiba, les manifestants ont entonné à plusieurs reprises l’hymne national avant de scander des slogans hostiles à la police qui leur a demandé de se disperser.

Mais les manifestants qui réclament plus de réformes en Tunisie malgré la chute du régime autoritaire du président Zine el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier dernier, ont de nouveau scandé « gouvernement dégage », « flics, bande de lâches ».

Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, dispersant les manifestants. De petits groupes sont revenus mais un important dispositif policier restait déployé sur l’avenue. Deux motards, dont l’un portait un couteau, ont été arrêtés.

Couvre-feu

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Un couvre-feu nocturne avait été décrété samedi soir à Tunis et dans sa banlieue, de 21 heures à 5 heures (22 heures à 6 heures GMT) pour une durée indéterminée. Les autorités ont justifié la mesure en affirmant que des pillages et violences s’étaient produits dans la capitale tunisienne et ses environs au cours des derniers jours.

Cinq postes de police et de la garde nationale ont été incendiés dans les troubles qui ont secoué Tunis et sa banlieue samedi avant l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne, a-t-on appris dimanche auprès du ministère de l’Intérieur. Des jeunes armés de couteaux, de chaînes, de sabres et de cocktails Molotov ont incendié des commissariats et des postes de la garde nationale dans les cités de Mnihla, d’Intilaka, d’Ibn Khaldoun, d’El-Mourouj V et dans la ville de Kasserine (centre-ouest), a affirmé une source autorisée au ministère.

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Des pillages de magasins et de commerces ont également eu lieu samedi avenue Habib Bourguiba dans le centre de la capitale, au Kram et la Goulette dans la banlieue nord, a ajouté cette source.

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