Le gouvernement tunisien présente ses excuses pour la violente répression d’une manifestation

Le ministère tunisien de l’Intérieur a promis une enquête après que la police eut réprimé des défilés anti-gouvernementaux à Tunis, frappant journalistes et manifestants dans un rare accès de brutalité de l’après Ben Ali.

Des policiers anti-émeutes tunisiens lors d’une manifestation, le 18 janvier. © AFP

Des policiers anti-émeutes tunisiens lors d’une manifestation, le 18 janvier. © AFP

Publié le 7 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Quinze journalistes travaillant pour des médias internationaux et tunisiens ont été brutalisés par des policiers lors de la couverture de manifestations jeudi et vendredi 6 maidans la capitale, selon le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Ces violences contre des journalistes étaient inédites en Tunisie depuis le 14 janvier, date de la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali.

Le ministère de l’Intérieur a présenté vendredi dans un communiqué ses excuses "aux journalistes et aux citoyens agressés involontairement", affirmant son "respect pour le travail journalistique".

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Il a également affirmé son respect "pour le droit de chaque citoyen tunisien à manifester pacifiquement", ajoutant qu’"une enquête sera ouverte pour déterminer les responsabilités pour ces débordements"

Nouvelle révolution

Les forces de l’ordre tunisiennes ont violemment dispersé vendredi à Tunis environ 200 manifestants, majoritairement des jeunes, qui réclamaient la "démission" du gouvernement transitoire et "une nouvelle révolution".

Du côté des forces de l’ordre, une source au ministère de l’Intérieur a déclaré que quatre policiers avaient été blessés, dont un grièvement, lors de la manifestation de vendredi.

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Jeudi, environ 300 manifestants avaient été dispersés par la police à Tunis où les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations parfois très musclées.

Retour à l’oppression ?

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Des internautes mobilisés sur Facebook avaient appelé à la tenue d’une manifestation de soutien à l’ancien ministre tunisien de l’Intérieur Farhat Rajhi, qui a suscité un vif émoi en dénonçant la préparation d’un "coup d’Etat militaire" en cas de victoire des islamistes aux élections prévues le 24 juillet d’une assemblée constituante.

Le ministère tunisien de la Défense a dénoncé ces déclarations. "Ces propos représentent un grand danger pour la révolution du peuple tunisien et pour la sécurité du pays actuelle et future", a indiqué le ministère dans un communiqué, cité par l’agence officielle TAP.

Selon le SJNT, la répression des manifestations a pour but de "verrouiller les médias et de priver l’opinion publique des réalités" en Tunisie. Le syndicat met en garde contre les menaces "de faire retourner le pays sous l’oppression" de l’ancien régime.

L’organisation de défense des journalistes, Reporters sans Frontières (RSF) a aussi dénoncé ces violences et demandé au gouvernement de transition "d’ouvrir une enquête sur ces incidents et de donner des instructions claires aux forces de l’ordre afin que de telles pratiques cessent".

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