L’opposant tunisien Jawhar Ben Mbarek condamné à six mois de prison
Incarcéré depuis février 2023, l’opposant de gauche a été condamné pour des déclarations critiquant des élections.
Détenu dans le cadre d’une autre affaire de « complot contre la sureté de l’État », ce co-fondateur du Front de salut national (FSN), la principale coalition d’opposition du pays, a été condamné par un tribunal de Tunis à six mois de prison ferme pour des propos critiques sur les législatives de 2022, qu’il avait qualifiées de « coup d’État ridicule ».
Ce spécialiste en droit constitutionnel a été condamné en vertu du « décret-loi 54 », dénoncé comme un moyen de « répression » de la liberté d’expression par plusieurs ONG locales et internationales. « Jawhar Ben Mbarek a été condamné sans avoir la possibilité de se défendre », a protesté son avocat, Me Ayachi Hammami.
Grève de la faim
En grève de la faim depuis plus de 10 jours, Jawhar Ben Mbarek « était incapable, en raison de son état de santé, de se déplacer au tribunal de première instance et d’être présent à l’audience », a expliqué l’avocat.
« Le juge a levé l’audience pour examiner une demande de report de la défense, mais au lieu de cela, il a prononcé son verdict dont nous n’avons été informés que samedi », a déploré Me Ayachi, ajoutant que la défense va faire appel. « Il est condamné à six mois de prison pour un délit d’opinion, je suis vraiment scandalisé » à réagi Ahmed Néjib Chebbi, l’autre co-fondateur du FSN, formation dont est aussi membre le parti islamo-conservateur Ennahdha, bête noire du président Kaïs Saïed.
Détention « arbitraire »
Jawhar Ben Mbarek observe une grève de la faim depuis 13 jours pour dénoncer sa détention qualifiée d’ «arbitraire et sans fondements », selon son comité de défense.
Plusieurs autres opposants dont Issam Chebbi, un responsable connu du FSN, sont aussi en grève de la faim, selon leurs avocats. Le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, 82 ans, qui avait rejoint le mouvement, a arrêté sa grève de la faim mercredi pour éviter des complications de santé, a indiqué son parti. De nombreuses ONG tunisiennes et internationales ont condamné les poursuites judiciaires contre les opposants de Kaïs Saïed, élu en 2019 et qui s’est octroyé les pleins pouvoirs depuis en juillet 2021.
(Avec AFP)
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