À Gaza, des centaines de personnes poussées à l’exode par la faim

Des centaines de personnes, poussées par la faim, fuient le nord de la bande de Gaza assiégée ce dimanche 25 février, alors que le cabinet de guerre israélien a donné son aval à la poursuite des discussions sur une trêve avec le Hamas palestinien selon des médias locaux.

Deux enfants à Gaza devant leur maison en ruines. © Ahmad Hasaballah / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Deux enfants à Gaza devant leur maison en ruines. © Ahmad Hasaballah / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Publié le 25 février 2024 Lecture : 3 minutes.

La situation humanitaire ne cesse d’empirer dans le territoire palestinien. En effet, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées d’une « famine de masse », selon l’ONU.

L’aide est acheminée au compte-gouttes par le terminal de Rafah à l’extrême sud de Gaza, et est soumise au feu vert d’Israël. Il est presque impossible de l’amener jusqu’au Nord en raison des destructions et des combats.

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Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit à Khan Younès (Sud) mais aussi à Beit Lahia et Zeitoun (Nord), mais c’est désormais le manque du nourriture qui pousse également la population au départ, près d’une centaine de personnes font leur route vers le sud de Gaza.

Parmi elles, Samir AbdRabbo, 27 ans, est arrivé à Nousseirat, dans le centre de Gaza, dimanche matin avec sa fille d’un an et demi.

« C’est fini »

« Je suis venu à pied (…) Je ne peux décrire le genre de famine qui se répand là-bas (…) Il n’y a pas de lait (pour ma fille). J’essaie de lui donner du pain que je prépare à partir de fourrage mais elle ne le digère pas (…) notre seul espoir est l’aide de Dieu », dit-il.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk avait fustigé vendredi le « blocus et le siège imposés à Gaza » par Israël pouvant « représenter une utilisation de la famine comme méthode de guerre » qui est, a-t-il rappelé, un « crime de guerre ».

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A Jabaliya, au nord de Gaza, des dizaines d’habitants se pressaient et s’invectivaient samedi dans le chaos avec des récipients vides afin d’obtenir un peu de nourriture. « C’est fini », crie un homme chargé de la distribution de ce qui semble être une soupe, cherchant à les repousser.

« Que le monde voit où on en est arrivé », lance un homme.

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Sur d’autres images, des dizaines de personnes protestent contre le manque de nourriture dans le nord du territoire. « Non à la politique visant à nous affamer », pouvait-on lire sur une pancarte brandie par des enfants.

La guerre déclenchée le 7 octobre a entraîné la mort d’au moins 1.160 personnes, en majorité des civils.

250 personnes ont en outre été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages dont 30 seraient morts y sont encore retenus après la libération d’une centaine lors d’une trêve fin novembre, en échange de prisonniers palestiniens.

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas qu’il considère, à l’instar des États-Unis et de l’Union européenne, comme une organisation terroriste.

L’offensive militaire israélienne a fait 29.606 morts à Gaza, en grande majorité des civils, depuis le 7 octobre, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.

Une nouvelle trêve pourrait voir le jour ?

Samedi soir, le cabinet de guerre israélien a, selon des responsables et médias locaux, donné son feu vert à l’envoi d’une délégation au Qatar afin de poursuivre les récentes discussions à Paris en vue d’un nouvel accord de trêve assorti d’une libération d’otages.

Le chef du Mossad (services de renseignement extérieurs israéliens) s’est rendu vendredi dans la capitale française pour un suivi sur un projet de trêve dont il avait discuté fin janvier avec ses homologues américain et égyptien et le Premier ministre du Qatar.

D’après une source du Hamas, le plan discuté en janvier prévoyait une pause de six semaines et la libération de 200 à 300 prisonniers palestiniens détenus par Israël en échange de 35 à 40 otages.

Pour conclure un accord, Israël exige au préalable « la libération de tous les otages, à commencer par toutes les femmes », a indiqué samedi soir Tzachi Hanegbi, conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Cependant, « un tel accord ne signifie pas la fin de la guerre », a-t-il prévenu.

De son côté, le Hamas réclame un « cessez-le-feu complet » et le retrait des troupes israéliennes de Gaza.

Les « raids ciblés » sont poursuivis

Netanyahu a affirmé samedi qu’il convoquerait « en début de semaine le cabinet pour approuver les plans opérationnels d’action à Rafah, y compris l’évacuation de la population civile ».

Au moins six raids aériens ont été menés samedi soir sur la ville.

L’armée israélienne a annoncé dimanche poursuivre ses « raids ciblés » dans la bande de Gaza, où elle dit avoir tué « plusieurs terroristes » samedi dans le centre du territoire.

Elle poursuit notamment ses opérations à Khan Younès, au sud de Gaza, affirmant avoir arrêté « des terroristes qui cherchaient à fuir, cachés parmi les civils ».

(Avec AFP)

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