L’université de Dakar, haut lieu de la contestation, s’apprête à rouvrir
L’Ucad, fermée depuis juin 2023, a été l’un des foyers de l’agitation qui a secoué le Sénégal après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko.
L’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Ucad), l’une des plus grandes d’Afrique de l’Ouest avec plus de 90 000 étudiants, doit rouvrir le lundi 26 février après des mois d’une fermeture consécutive à des troubles politiques, a indiqué samedi le rectorat. Depuis son inauguration en 1959, l’Ucad est connue pour être un lieu de contestation.
Cette annonce coïncide avec différents gestes qui se veulent d’apaisement de la part des autorités, dans un contexte de crise politique profonde autour de la présidentielle. L’université rouvrira en effet le jour où le président Macky Sall entend engager un dialogue avec les acteurs politiques et sociaux pour tenter de trouver un accord sur la date de l’élection.
Les Sénégalais étaient censés élire leur cinquième président ce dimanche 25 février. Mais Macky Sall a déclenché une onde de choc le 3 février en décrétant un report de dernière minute. Le Conseil constitutionnel l’a déjugé depuis, mais les Sénégalais ignorent toujours quand ils se rendront aux urnes.
Troubles
L’Ucad est fermée depuis juin 2023. Elle a été l’un des foyers de l’agitation meurtrière qui a secoué le pays après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko dans une affaire de mœurs, le 1er juin. L’enseignement en ligne a depuis remplacé les cours en présentiel.
La direction de l’Ucad s’est réunie vendredi et a décidé « la levée de la mesure de suspension des enseignements en présentiel » à partir de lundi, dit un communiqué du rectorat publié sur la page Facebook de l’institution. Les répercussions concrètes de cette décision sur la présence des étudiants ou leur accueil à partir de lundi ne sont pas claires.
Les autorités justifiaient la fermeture par la nécessité de sécuriser l’université et de prendre par exemple des mesures pour empêcher les intrusions de l’extérieur. De nombreux étudiants ont dit soupçonner une volonté de les tenir à l’écart pendant une période préélectorale et électorale qui s’annonçait à risques. Ils se plaignaient de l’impact de la fermeture sur leurs apprentissages, souvent menés dans des conditions déjà difficiles.
(Avec AFP)
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