RD Congo : Pharmakina, une belle plante locale
Pharmakina, qui dispose de 4 000 ha de plantations de quinquina en RD Congo et au Rwanda, en tire l’essentiel de sa matière première.
Pas besoin d’étude de marché, malheureusement, pour voir que le créneau choisi par Pharmakina est porteur. Ce laboratoire congolais est l’un des premiers producteurs africains de sels de quinine et de toute une gamme de médicaments (sirops, comprimés, solutions injectables pour nourrissons, enfants et adultes) destinés à combattre la fièvre et le paludisme, l’une des maladies les plus mortelles en Afrique subsaharienne. Installée à Bukavu, dans le Sud-Kivu, l’entreprise – ex-filiale du groupe allemand Boehringer Mannheim, créée en 1962 et rachetée en 1999 par l’Allemand Horst Gebbers et le Français Étienne Erny – produit 100 tonnes de sels de quinine par an.
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L’essentiel de la matière première provient de ses plantations de quinquina – un arbre originaire d’Amérique du Sud. « Nous avons 3 800 ha dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu et 200 ha au Rwanda. Pour compléter, nous achetons un peu d’écorces à des paysans », indique Desso Kaningini, le représentant de Pharmakina à Kinshasa. Au total, 2 400 t d’écorce de quinquina sont transformées chaque année.
Export
Seule entreprise de la filière en RD Congo, Pharmakina, qui emploie quelque 2 000 personnes, dont 1 300 saisonniers, est aussi l’unique unité pharmaceutique du pays à avoir ciblé l’export. Un marché qui représente environ 40 % de son chiffre d’affaires – dont le montant reste confidentiel. Ce sont surtout les sels de quinine qui sont exportés vers l’Asie (Inde, Pakistan, Chine), l’Europe (Allemagne, Espagne, France) et quelques pays africains dont le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Cameroun, le Bénin et le Ghana. Quant aux produits finis (sirops, etc.), s’ils comptent quelques clients au Rwanda et au Burundi, ils sont surtout écoulés en RD Congo. À Kinshasa, notamment, qui absorbe 60 % de la production.
Un marché dont l’approvisionnement est parfois perturbé en raison des troubles qui agitent le Nord-Kivu. L’évacuation des médicaments vers la capitale par avion-cargo à partir de Goma peut être difficile, confirme la direction de l’entreprise. En outre, Pharmakina doit affronter la concurrence asiatique sur son propre marché intérieur. De nombreux Indiens viennent s’approvisionner localement en quinquina, puis fabriquent en Inde les médicaments qu’ils exportent ensuite vers la RD Congo.
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