La France et l’Algérie, grands perdants de la redistribution des cartes au Sahel

Alors que la stratégie punitive de Paris à l’égard des régimes militaires putschistes montre ses limites, Alger paie aussi des erreurs stratégiques. De quoi faire les affaires du Maroc, qui revendique son opportunisme.

Publié le 26 février 2024 Lecture : 1 minute.

La France paie-t-elle, au Sahel, une posture trop ferme face aux régimes militaires ? « Il y a, dans la réaction impulsive d’Emmanuelle Macron aux coups d’État, un aspect qui est plus émotionnel que rationnel, et qui rappelle un peu celle de de Gaulle au « Non » de Sékou Touré en 1958 », estime François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, au micro de RFI dans La Semaine de JA du 25 février.

En effet, la stratégie « punitive » adoptée par la France « alimente la ligne, le discours, la paranoïa francophobes des militaires », note François Soudan, qui constate que « les premiers à en pâtir, finalement, ce sont les étudiants, les artistes, les universitaires, les opérateurs économiques… La fraction de la société la plus ouverte sur l’extérieur de ces pays sahéliens ».

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L’opportunisme du Maroc

Dans la grande redistribution des cartes géopolitiques en cours au Sahel, sur fond de bras de fer entre les trois pays de l’Alliance des États du Sahel et ceux de la Cedeao, la France d’Emmanuel Macron n’est pas la seule à payer ses erreurs d’appréciation. L’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, qui a accueilli plusieurs opposants notoires à la junte dirigée par Assimi Goïta au Mali, se trouve d’autant plus satellisée que l’accord de paix d’Alger signé en 2015 est désormais caduque. Le Maroc, en revanche, assume une posture opportuniste, et n’a pas tardé à s’engouffrer dans la brèche.

L’analyse de François Soudan à (ré)écouter en intégralité et à retrouver, chaque semaine, sur RFI.

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