Washington relance l’espoir d’une trêve prochaine à Gaza

L’émir du Qatar est à Paris alors que Benyamin Netanyahou confirme une prochaine opération terrestre à Rafah. À Ramallah, le président palestinien a accepté la démission de son gouvernement.

Un avion militaire jordanien largue de l’aide humanitaire au-dessus de Rafah, le 26 février 2024. © SAID KHATIB / AFP

Un avion militaire jordanien largue de l’aide humanitaire au-dessus de Rafah, le 26 février 2024. © SAID KHATIB / AFP

Publié le 27 février 2024 Lecture : 3 minutes.

L’espoir d’une trêve entre Israël et le Hamas est de nouveau relancé ce 27 février alors que le président américain Joe Biden a évoqué la possibilité qu’elle intervienne la semaine prochaine, au moment où la crise humanitaire menace de se transformer en famine à Gaza.

D’après une source au sein du mouvement islamiste palestinien, les discussions portent sur une pause dans les combats de six semaines associée à une libération d’otages détenus par le Hamas et à celle de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l’entrée à Gaza d’une importante quantité d’aide humanitaire. « J’ai espoir que d’ici lundi prochain, nous ayons un cessez-le-feu », a déclaré Joe Biden le 26 février à New York. « Mon conseiller à la sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n’est pas encore fait », a-t-il nuancé.

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Prochaine opération terrestre sur Rafah

Tamim ben Hamad Al-Thani, l’émir du Qatar, pays au centre des efforts de négociations et qui héberge le Hamas, entame le 27 février à Paris une visite d’État de deux jours, a annoncé la présidence française. Le dirigeant qatari devrait rencontrer Emmanuel Macron à l’Elysée, avant un dîner d’État. Selon l’agence de presse officielle du Qatar, l’émir vient de rencontrer le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Doha et a discuté des efforts « visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu immédiat et permanent ».

Mais Benyamin Netanyahou a réaffirmé qu’Israël lancerait prochainement une opération terrestre contre Rafah, permettant selon lui une « victoire totale » sur le Hamas en « quelques semaines ». Une trêve ne ferait que « retarder » cette offensive, a-t-il souligné. L’armée a présenté au cabinet de guerre « un plan pour l’évacuation des populations des zones de combat dans la bande de Gaza, ainsi que le plan d’opérations à venir », selon le bureau du Premier ministre, sans donner de détail sur où les civils pourraient se réfugier.

Le secrétaire général de l’ONU António Guterres a averti qu’une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, d’où Israël veut faire sortir les civils pour vaincre définitivement le Hamas, « sonnerait le glas » des programmes d’aide. Adossée à la frontière fermée avec l’Égypte, dans le sud de Gaza, Rafah est l’unique point d’entrée de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza qui abrite 1,4 million de Palestiniens et où des combats font rage depuis près de cinq mois entre l’armée israélienne et le Hamas.

L’entrée de l’aide humanitaire empêchée

Le Premier ministre israélien est confronté à une pression croissante de l’opinion publique sur le sort des otages toujours détenus à Gaza et les manifestations contre son gouvernement ont repris. Les Israéliens doivent voter ce 27 février  pour des élections municipales, prévues initialement fin octobre mais reportées à deux reprises en raison de la guerre.

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Les gouvernements étrangers et les humanitaires ont multiplié les avertissements contre une offensive sur Rafah qui entraînerait de nombreuses victimes et aggraverait encore la catastrophe humanitaire.

Deux ONG, Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), accusent Israël de continuer à limiter l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza malgré la demande en janvier de la Cour internationale de justice (CIJ). Le 26 février, l’armée jordanienne a déclaré avoir effectué une série de largages d’aide humanitaire, de nourriture et d’autres fournitures « directement à la population » palestinienne de la bande de Gaza assiégée, dont un par un avion de l’armée française.

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Le gouvernement de l’Autorité palestinienne a remis sa démission au président Mahmoud Abbas, alors que les appels s’intensifient en faveur d’une réforme du leadership politique palestinien dans le cadre de « l’après-guerre » à Gaza. Le président Abbas a accepté cette démission, tout en précisant que les ministres restaient en charge en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.

(Avec AFP)

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