La plus grande mosquée d’Afrique enfin inaugurée à Alger

Après un chantier marqué par des contretemps, le président Abdelmajid Tebboune a officiellement inauguré la Grande mosquée d’Alger, achevée depuis avril 2019.

© Damien Glez

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Publié le 27 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Ce dimanche, le président algérien étrennait, sur le littoral méditerranéen, un espace doté d’une aire d’atterrissage pour hélicoptère. Si cette information brute pourrait laisser imaginer un casino cinq étoiles ou une clinique VIP, c’est plutôt d’un lieu de culte qu’il s’agit, plus précisément d’une mosquée aux dimensions inédites…

Une capacité de 120 000 fidèles

La Grande mosquée d’Alger Djamaâ El-Djazaïr revendique le plus haut minaret du monde, d’une hauteur de 265 mètres, avec une plateforme d’observation qui offre une vue panoramique sur la baie d’Alger. En ce qui concerne les dimensions globales du projet, l’édifice est présenté comme le troisième plus grand lieu de culte musulman du monde. Les deux plus vastes sont Masjid al-Haram, à La Mecque, et Masjid al-Nabawi, à Médine.

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La Grande mosquée d’Alger est, en revanche, la plus vaste d’Afrique. Tout y est démesuré, notamment une bibliothèque d’une capacité d’un million de livres et une salle de prière de 20 000 m2 qui peut accueillir jusqu’à 120 000 fidèles, soit trois fois plus que la plus grande salle de spectacle d’Europe, la Paris-La Défense Arena. Ce lieu est surmonté d’une coupole d’un diamètre de 50 mètres, culminant à une hauteur de 70 mètres et sa nef centrale est entourée de colonnades. Le coût officiel du projet s’élève à 898 millions de dollars.

Un projet de longue haleine

S’il aura fallu attendre février 2024 pour que Djamaâ El-Djazaïr soit ouverte au grand public, le chantier est achevé depuis avril 2019. Le lieu a été conçu par deux bureaux d’études allemands et réalisé par l’entreprise chinoise China State Construction Engineering (CSCEC). Il est présenté comme une initiative de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et aura officiellement généré 17 000 emplois, depuis les premières opérations de coulage des fondations en béton, en 2012.

Le gigantisme du projet a conduit à quelques retards et dépassements de coûts, auquel s’est ajouté un report de l’inauguration, initialement prévue en 2020, pour cause de Covid-19 présidentiel. Puis les visites furent réservées, pendant cinq ans, aux touristes internationaux et aux visiteurs d’État. Les fidèles algériens pourront se l’approprier à l’occasion du prochain mois sacré du Ramadan.

Un islam orienté vers la culture

Pour le secrétaire général de l’Union mondiale des oulémas musulmans, Ali Mohamed Salabi, l’inauguration de l’édifice algérois permet d’espérer une « nouvelle invitation » à un « islam modéré » orienté « vers le bien, le bon et la modération ». Et de rappeler que « l’Algérie est connue pour ses savants, comme Abdelhamid Benbadis », figure emblématique du mouvement réformiste musulman du XIXe siècle.

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Au-delà des pratiques religieuses, le site de Djamaâ El-Djazaïr comprend d’ailleurs un espace d’accueil pour des expositions, un musée d’art et d’histoire de l’islam, une médiathèque, des amphithéâtres et un centre de recherches.

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