Égypte : Moubarak convoqué par la justice, un ancien Premier ministre en détention

L’ancien président égyptien Hosni Moubarak et ses deux fils sont convoqués par la justice dans le cadre d’une enquête sur les violences contre les manifestants lors de la révolte et pour des accusations de corruption.

M. Moubarak et ses fils Alaa et Gamal sont convoqués « pour être interrogés sur des accusations contre eux concernant les attaques contre des manifestants pacifiques qui ont provoqué des morts et des blessés », a déclaré le procureur général Abdel Méguid Mahmoud dans un communiqué.

Les manifestations qui se sont déroulées entre le 25 janvier et le 11 février, date de la démission de M. Moubarak, ont fait quelque 800 morts et des milliers de blessées selon les autorités. Mais l’ancien chef d’État et ses fils vont devoir aussi s’expliquer sur des accusations concernant « l’utilisation d’argent public », poursuit le communiqué de la justice. Aucune date n’est donnée pour leur audition.

Première apparition publique de Moubarak depuis sa démission

L’ex-président égyptien a refait pour la première fois surface publiquement dimanche depuis sa démission avec un message sonore télévisé dans lequel il se dit victime de « campagnes de diffamation » et dément cacher une fortune à l’étranger.

Par ailleurs, Ahmad Nazif, ancien Premier ministre égyptien limogé dans les premiers jours de la révolte populaire contre Hosni Moubarak fin janvier, est lui aussi soupçonné de corruption. Il a été placé en détention dimanche, a-t-on appris de sources judiciaires.

M. Nazif, Premier ministre de l’ancien président Moubarak de 2004 jusqu’au limogeage de son gouvernement le 28 janvier, a été placé en détention provisoire pour quinze jours, ont précisé ces sources. Il fait l’objet d’une enquête pour « profits illicites et corruption ».

Ce placement en détention intervient le jour où le procureur général a annoncé que Hosni Moubarak et ses deux fils étaient convoqués par la justice dans le cadre d’une enquête sur la corruption et sur les violences contre les manifestants lors de la révolte, qui a fait plus de 800 morts.