La production gabonaise de pétrole « presque entièrement paralysée »

La production pétrolière du Gabon, 4e producteur sub-saharien, sera « presque entièrement paralysée » avant samedi midi dans le cadre de la grève des employés du pétrole, a appris l’AFP de sources concordantes syndicales et des compagnies vendredi.

Des automobilistes font la queue devant une station service de Libreville, le 1er avril 2011. © AFP

Des automobilistes font la queue devant une station service de Libreville, le 1er avril 2011. © AFP

Publié le 2 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

"La production de Total est presque entièrement stoppée à l’exception d’un champ qui utilise le terminal pétrolier de Gamba (sud-ouest) opéré par Shell qui sera paralysé avant midi samedi. La production de Shell, Addax et Maurel&Prom sera à ce moment arrêtée", a affirmé à l’AFP vendredi Hans Landry Ivala, secrétaire général adjoint de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep).

L’Onep, qui regroupe 4.000 des 5.000 employés du secteur et dont les mouvements sont généralement très suivis a appelé jeudi à la grève pour le soir-même minuit afin d’obtenir qu’un décret réglemente l’emploi de la main d’oeuvre étrangère.

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L’Onep entend à la fois lutter contre l’emploi de hauts cadres expatriés mais aussi et surtout contre le recours à une main d’oeuvre africaine ou asiatique peu ou pas qualifiée.

Une source proche de Total a confirmé à l’AFP que "la quasi-totalité de la production de Total était stoppée" vendredi et que "les autres compagnies devraient suivre".

Cette source a estimé que la grève était le fruit "d’un différend comprenant trois parties, l’Onep, l’Etat gabonais et les compagnies pétrolières".

Total et Shell sont de loin les deux premiers producteurs de pétrole au Gabon. Le pétrole est la principale richesse du Gabon, qui en produit entre 220.000 et 240.000 barils par jour. Officiellement, ses recettes assurent à l’Etat "environ 60%" de son budget.

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Vendredi pendant la journée, des files d’attente se sont formées aux stations essence de Libreville et Port-Gentil.
M. Landry Ivala a précisé que des négociations étaient en cours avec le gouvernement et que la grève "sera levée si le gouvernement prend le décret".

Dans un communiqué lu au journal télévisé de la première chaîne publique gabonaise (RTG1), la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Prévoyance sociale Angélique Ngoma (également porte-parole du gouvernement) a convié vendredi soir "les dirigeants des centrales syndicales et les employeurs à une rencontre mardi 5 avril afin "d’élaborer un texte visant à promouvoir l’emploi de jeunes gabonais" (…) et à "définir les conditions d’accueil des travailleurs étrangers".

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Le président gabonais Ali Bongo Ondimba avait demandé mercredi au gouvernement lors d’un conseil des ministres décentralisé à Makokou (nord-est) de procéder à "une large concertation" en utilisant les mêmes mots. Il avait aussi commandé un audit sur le secteur pétrolier.

Le 21 mars, l’Onep avait annoncé avoir déposé un préavis de grève pour dimanche minuit (27 mars) réclamant la publication d’un décret réglementant l’emploi de la main d’oeuvre étrangère. Le syndicat avait ensuite repoussé la grève pour attendre les décisions du conseil des ministres de mercredi.

"Nous espérions que le gouvernement prendrait ce décret qui est prêt, mais le gouvernement a préféré dire qu’il fallait consulter tous les partenaires sociaux", avait alors ajouté M. Landry Ivala.

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