Côte d’Ivoire : violents combats à Abidjan, Gbagbo s’accroche au pouvoir

Les combats ont fait rage vendredi à Abidjan entre les forces du chef d’Etat ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qui s’accroche désespérément au pouvoir, et celles de son rival Alassane Ouattara.

Des miliciens pro-Gbagbo le 31 mars 2011 dans une rue d’Abidjan. © AFP

Des miliciens pro-Gbagbo le 31 mars 2011 dans une rue d’Abidjan. © AFP

Publié le 2 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Les Etats-Unis ont appelé vendredi soir la force française Licorne et celle de l’ONU (Onuci) à agir pour "protéger les civils et empêcher tout pillage". À Abidjan, la criminalité explosait à la faveur du vide sécuritaire.

Alors que le camp Gbagbo affirmait avoir repoussé l’offensive des forces d’Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, les tirs avaient baissé d’intensité dans l’après-midi et en soirée.

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Les appels à quitter le pouvoir lancés à M. Gabgbo se sont multipliés, de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au secrétaire général de l’ONU, à la France, aux Etats-Unis et à l’Union européenne. Mais un porte-parole de Laurent Gbagbo a répété que ce dernier n’"abdiquerait pas".

Intenses combats au Plateau

Au Plateau, quartier du palais présidentiel, les rafales de kalachnikov et les tirs d’arme lourde s’étaient succédé à un rythme soutenu, dont certains d’une très forte intensité faisaient trembler les murs des immeubles, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les rues étaient désertes, les habitants restaient terrés chez eux.

Même intensité des combats dans le quartier chic de Cocody (nord), dans un large périmètre proche de la résidence présidentielle et de la télévision d’Etat RTI et près du camp militaire d’Agban, dans le quartier voisin d’Adjamé.

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Alors que la ville avait été livrée à la violence et aux pillages, entre 800 et 900 ressortissants français et d’autres nationalités ont été accueillis depuis jeudi soir sur le camp de Port-Bouët de Licorne à Abidjan, a indiqué le porte-parole de la force Licorne à Abidjan, le commandant Frédéric Daguillon.

"Il y a environ 400 Français mais aussi des Libanais, des Italiens, des Espagnols. Mais une évacuation n’est pas à l’ordre du jour, il s’agit d’une mise à l’abri", a-t-il ajouté.

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La France déconseille "formellement" les voyages en Côte d’Ivoire, et a porté l’effectif de Licorne à environ 1.100 soldats.

Une Suédoise employée de l’ONU a été tuée par balle jeudi soir à Abidjan, selon le ministère suédois des Affaires étrangères.

A Yamoussoukro, capitale politique, un professeur français a été tué par balles dans son hôtel dans la nuit de jeudi à vendredi, sans que l’on sache si sa mort était liée aux combats dans le pays, ont indiqué des sources françaises.

Lundi, les Forces républicaines, qui contrôlaient le nord du pays depuis 2002, ont lancé une foudroyante offensive vers le sud, pour mettre un terme à la crise née du scrutin présidentiel contesté du 28 novembre ayant fait, selon l’ONU, près de 500 morts, essentiellement des civils.

Au soir du cinquième jour de l’offensive, le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo, Ahoua Don Mello, a affirmé que son camp avait repoussé l’offensive des "rebelles" et repris la télévision d’Etat RTI, tombée la veille. Le signal de la chaîne avait repris vendredi.

Mais Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, gardait le silence, et l’incertitude demeurait sur sa localisation et ses intentions.

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