Côte d’Ivoire : le camp Gbagbo rassemble ses partisans pour un « soulèvement populaire »

Les appels à soutenir Laurent Gbagbo ne faiblissent pas à Abidjan, où un grand rassemblement était organisé samedi par les « Jeunes Patriotes ». La menace d’une guerre civile inquiète la communauté internationale, à l’heure où de nombreux partisans du président sortant se sont enregistrés auprès de l’état-major et attendent le « moment opportun » pour agir.

Des habitants d’Abobo se rassemblent, le 26 mars, près d’un blindé incendié dans la nuit. © AFP

Des habitants d’Abobo se rassemblent, le 26 mars, près d’un blindé incendié dans la nuit. © AFP

Publié le 26 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Des milliers de partisans de Laurent Gbagbo étaient attendus samedi 26 mars près du palais présidentiel à Abidjan, au moment où la communauté internationale renforce sa pression sur leur champion, sur fond de crainte d’une guerre civile en Côte d’Ivoire.

Dans la clameur de la sono, plusieurs centaines de jeunes commençaient en fin de matinée à rejoindre la place de la République, dans le quartier du Plateau, coeur du pouvoir, bouclé par de nombreux barrages de "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, a constaté l’AFP.

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Le rassemblement, censé démarrer dans l’après-midi et s’achever dimanche matin, sera à la fois un "soulèvement populaire", un "camping" et une célébration pour "glorifier Dieu", selon son organisateur, le chef des "patriotes" Charles Blé Goudé.

"La communauté internationale a certes son président", lançait-il vendredi soir sur la télévision d’Etat RTI en référence à Alassane Ouattara, "mais la communauté nationale a son président, Laurent Gbagbo".

Mobilisation de jeunes "réservistes"

Des milliers de jeunes gens s’étaient présentés lundi à l’état-major pour se faire enregistrer, et doivent être appelés au "moment opportun". La crise née du scrutin de novembre n’a jamais eu des conséquences si dramatiques pour les Ivoiriens ni suscité autant d’inquiétude à l’extérieur.

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Plus de 460 personnes ont été tuées dans des violences depuis fin 2010, et un million d’habitants pourraient avoir été déplacés dans le pays, selon l’ONU. Après avoir semblé se détourner de la Côte d’Ivoire pour cause de "printemps arabe", puis de conflit libyen et de tsunami au Japon, la communauté internationale s’est de nouveau saisie du dossier.

La France, ex-puissance coloniale, a annoncé avoir déposé avec le Nigeria un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU en vue de faire cesser les tirs à l’arme lourde, qui sont un "scandale" selon le président français Nicolas Sarkozy. Le texte demande explicitement le départ de Laurent Gbagbo. S’il était voté, ce serait la première fois que le Conseil de sécurité demande formellement le départ du président sortant, les Quinze s’étant bornés jusque-là à reconnaître indirectement Alassane Ouattara.

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Dans un message vidéo aux Ivoiriens, le président américain Barack Obama a reconnu M. Ouattara comme "le dirigeant démocratiquement élu".

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Dans le quartier d’Abobo, à Abidjan, le 15 mars. © Issouf Sanogo/AFP

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