Au Cameroun, Samuel Eto’o a sauvé sa peau, pas Rigobert Song
Le président de la Fédération camerounaise de football a annoncé que Rigobert Song n’était plus le sélectionneur de l’équipe nationale. Pour Samuel Eto’o, les objectifs « n’ont pas été atteints ».
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 29 février 2024 Lecture : 2 minutes.
Après toute compétition de haut niveau, viennent les bilans, entre récompenses et règlements de comptes. Dans un entretien à France 24, le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a fait le bilan de la participation de son pays à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) – compétition durant laquelle les Lions indomptables ont été éliminés par le Nigeria en huitièmes de finale.
Pour Samuel Eto’o, les « objectifs » n’ont pas été « atteints », et le comité exécutif s’est logiquement penché sur le cas du sélectionneur, dont le mandat expirait justement ce mercredi 28 février. Quelques temps avant l’officialisation, par l’instance faitière du foot camerounais sur le réseau X, son boss a donc lui-même annoncé publiquement, sur la chaîne française, que les contrats des membres du staff technique des Lions ne seraient pas renouvelés.
Inévitable fusible
Bien avant la phase finale de la dernière CAN, le bilan de Rigobert Song paraissait insuffisant, avec seulement six victoires en 23 matchs, et l’impossibilité de dépasser les phases de poules au Mondial 2022. Comme de bien entendu (bien des sélectionneurs nationaux ont dû faire leurs bagages à l’issue de la Coupe), des caresses accompagnent la sanction, en particulier au Cameroun, où Song fut le capitaine d’une équipe nationale dans laquelle évoluait Eto’o. Une génération qui remporta tout de même deux CAN.
Peu réputé pour être sentimental, l’actuel patron de la Fecafoot – qui a lui-même échappé à une vraie fausse démission – n’a pas manqué de remercier le… remercié (« Permettez-moi de rendre un vibrant hommage à Rigobert Song ») et de saluer son « dévouement au service de la nation », tout en lui souhaitant « plein de succès dans sa future carrière ».
L’influence de la politique
Si les tractations ont déjà commencé, dans la quête d’un nouveau sélectionneur avec « de l’expérience, que ce soit en Afrique ou ailleurs », aucun nom n’est encore confirmé. Samuel Eto’o a signalé à France 24 que Paul Biya, « premier sportif camerounais », aurait de toutes façons, son mot à dire sur les trois derniers profils retenus : « Vous savez, chez nous, il faut l’accord et l’avis du chef de l’État, sur proposition de la fédération camerounaise. » Une manière honnête de reconnaître l’influence de la politique sur le football camerounais. Une façon d’esquisser la connaissance que le président de la Fecafoot a des ressorts politiques.
Le limogeage du sélectionneur Song répond à la logique du fusible qui s’applique généralement aux chefs de gouvernement. Samuel Eto’o donne-t-il un aperçu de ce que pourrait être sa propre gouvernance ? Tout en reconnaissant qu’on lui prête « l’intention de devenir chef d’État au Cameroun », l’ancien international affirme que l’idée « n’a jamais traversé » son esprit.
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