Côte d’Ivoire : le camp Ouattara appelle l’ONU à « passer à l’action »

La porte-parole du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara a appelé dimanche l’ONU à « passer à l’action » pour « protéger les civils » et donner à M. Ouattara « les moyens de gouverner ».

Des Abidjanais fuient la capitale ivoirienne en bus devant les violences, le 19 mars 2011. © AFP

Des Abidjanais fuient la capitale ivoirienne en bus devant les violences, le 19 mars 2011. © AFP

Publié le 20 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

« L’ONU doit passer à l’action pour libérer la Côte d’Ivoire et donner un sens à la certification [par l’ONU] des élections [présidentielles]. Le président Ouattara ne peut pas gouverner, il faut lui donner les moyens de gouverner », a indiqué à l’AFP Anne Ouloto.

Le président sortant « Laurent Gbagbo est en train de tendre un piège au président Ouattara, c’est celui de la guerre civile. Mais le président Ouattara ne veut pas tomber dans ce piège », a-t-elle dit.

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Les recommandations d’Alain Juppé

L’ONU, dont la mission dans le pays, l’Onuci, compte quelque 10 000 hommes, « a les capacités logistiques et humaines pour protéger les civils. Nous demandons à l’ONU de faire vite, les populations sont en danger. Il faut qu’elle sache prendre ses responsabilités », a ajouté Mme Ouloto.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait estimé samedi que l’Onuci « devrait jouer son rôle plus efficacement », rappelant que son mandat « permet d’utiliser la force », alors que les affrontements se multiplient dans le pays.

M. Ouattara a été déclaré vainqueur du scrutin présidentiel du 28 novembre par la commission électorale et l’ONU.

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Mais M. Gbagbo, proclamé réélu par le Conseil constitutionnel, garde le contrôle de l’appareil d’État tandis que son rival vit retranché depuis mi-décembre au Golf Hôtel d’Abidjan, soumis à un blocus du camp Gbagbo et protégé par des Casques bleus.

Depuis plusieurs semaines, les militaires fidèles au président sortant affrontent à Abidjan des insurgés pro-Ouattara. Cette spirale de violences menace de faire basculer le pays dans la guerre civile, la crise postélectorale ayant déjà fait près de 440 morts, selon l’ONU.

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« On ne peut pas comprendre que la communauté internationale se soit mobilisée pour la Libye et qu’elle ne puisse pas prendre des décision ferme sur la Côte d’Ivoire. Et il faut le faire immédiatement, c’est une question de vie ou de mort », a-t-elle insisté.

Appel de Blé Goudé

La porte-parole de M. Ouattara a également vivement réagi à l’appel de Charles Blé Goudé, leader des « Jeunes patriotes » pro-Gbagbo. Il a exhorté samedi ses partisans à se rendre lundi matin à l’état-major « pour se faire enrôler dans l’armée afin de libérer la Côte d’Ivoire [des] bandits ».

Pour Anne Ouloto, « c’est un signe que Laurent Gbagbo est aux abois. Il lance des appels de détresse, c’est la preuve que l’armée l’a lâché, que l’armée se désolidarise de ses actes de barbarie. Il est obligé de se rabattre sur une jeunesse désoeuvrée et désemparée ».

Mais « armer des jeunes est suicidaire, c’est conduire les jeunes à l’abattoir », a-t-elle dénoncé. Le camp Ouattara appelle de son côté « les jeunes à la mobilisation contre la guerre civile », a-t-elle dit.

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