Des milliers de Marocains défilent malgré l’annonce de réformes

Plusieurs milliers de Marocains manifestaient dimanche, à Rabat et Casablanca notamment, pour réclamer davantage de démocratie et de justice sociale, malgré la récente annonce par le roi Mohammed VI de profondes réformes politiques.

Des Marocains manifestent contre les injustices et l’oppression, à Rabat, le 20 mars. © AFP

Des Marocains manifestent contre les injustices et l’oppression, à Rabat, le 20 mars. © AFP

Publié le 20 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

"Le peuple marocain demande le changement", scandaient des manifestants à Rabat dimanche matin en réclamant la "démission du gouvernement", tandis que des pancartes proclamaient: "liberté et dignité pour le peuple marocain".

Quelque 4.000 personnes dont un bon nombre d’islamistes et de femmes voilées, s’étaient rassemblées avant d’entamer une marche.

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A Casablanca, plusieurs milliers de personnes -plus de 10.000 selon des organisateurs- défilaient également, scandant "non à la corruption et au clientélisme", selon un journaliste de l’AFP. Certains slogans réclamaient "un roi qui règne et ne gouverne pas".

Plus de manifestations que le 20 février à Casablanca

Des marches et rassemblements étaient aussi prévus dans d’autres villes marocaines, à l’appel du "mouvement du 20 février", un mouvement initié par de jeunes Marocains sur le réseau social Facebook dans la foulée des événements de Tunisie et d’Egypte.

On ne signalait pas d’incidents en fin de matinée et la présence policière était discrète à Rabat et Casablanca.

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L’appel à manifester est soutenu par l’organisation de jeunesse de l’association Justice et Bienfaisance, considérée comme le principal mouvement islamiste au Maroc, ainsi que par plusieurs associations ou ONG, comme l’Association marocaine des droits humains (AMDH).

La mobilisation à Casablanca paraissait plus importante que lors de la première journée de manifestations d’ampleur nationale, le 20 février, selon des journalistes sur place.

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Le "mouvement du 20 février" avait maintenu son mot d’ordre de manifestation, malgré la promesse de réformes lancée le 9 mars par le roi Mohammed VI dans un discours salué par de nombreux pays dont les Etats-Unis et la France.

Le souverain chérifien a annoncé une série de mesures importantes: mise en place d’une commission pour réviser la Constitution, indépendance de la justice, séparation des pouvoirs et renforcement des pouvoirs du Premier ministre, semblant entamer une évolution vers une monarchie parlementaire.

Maintenir la pression

Les protestataires ont cependant voulu maintenir la pression sur les autorités.

"Nous voulons maintenir la pression pour que les réformes se réalisent en matière de droits de l’homme, de droits sociaux et politiques", a déclaré à l’AFP à Rabat Settik Lahrach de l’ONG, Forum Justice et Vérité.

"Nous voulons une Constitution démocratique (…) Les jeunes revendiquent l’emploi, le droit à l’éducation et à la santé gratuitement et à une vie digne", a affirmé Amine Abdelhamid de l’AMDH.

A Casablanca, des manifestants réclamaient une "Constitution émanant de la volonté populaire" et qui ne soit pas "octroyée" d’en haut.

Le "mouvement du 20 février" avait aussi décidé de maintenir son mot d’ordre pour protester contre l’usage de la force pour disperser une manifestation dimanche dernier à Casablanca.

Evoquant cet incident, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a appelé le Maroc à éviter toute violence contre les manifestants ce dimanche.

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