Algérie : Bouteflika annonce des « réformes globales »
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika s’est engagé samedi à ouvrir une « nouvelle page sur la voie des réformes globales », y compris politiques, dans une réponse aux manifestations qui secouent le pays en faveur du changement de régime.
![Le président algérien Bouteflika, le 29 novembre 2011 à Tripoli. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/03/19/019032011203520000000bouteflika.jpg)
Le président algérien Bouteflika, le 29 novembre 2011 à Tripoli. © AFP
Dans un discours lu par un de ses conseillers à l’occasion de la fête de la Victoire du 19 mars, le président a d’abord évoqué sa promesse, tenue le 25 février, de lever l’état d’urgence en vigueur depuis 19 ans. "Ce n’était qu’un nouveau pas franchi", prélude à des réformes importantes, a-t-il dit, cité par l’agence APS.
"Ce sera une nouvelle page ouverte sur la voie des réformes globales (…) qui ne sauront être fructueuses en l’absence de réformes politiques", a indiqué le président, au pouvoir depuis 12 ans, alors que les manifestations dans le pays en faveur d’un changement de régime se multiplient.
Le président, qui ne s’est pas adressé directement à son peuple depuis 2009, a souligné la nécessité d’être vigilant pour "barrer la route à ceux qui sont à l’affût de toute situation de crise".
Échec des rassemblements
Ses propos sont restés généraux sans jamais évoquer les manifestations dans la rue qui jalonnent le quotidien de l’Algérie, surtout depuis les émeutes sanglantes -cinq morts et plus de 800 blessés- contre la cherté de la vie de début janvier.
A l’instar des manifestations pour la démocratisation qui secouent le monde arabe depuis fin 2010, de nombreuses initiatives ont été lancées en Algérie pour tenter de canaliser le mécontentement populaire.
Ainsi se sont créés le 21 janvier de la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD), qui s’est scindée depuis, et une Alliance Nationale pour le Changement (ANC), le 5 février, autour de l’ancien Premier ministre Ahmed Benbitour.
Ce samedi, des jeunes, s’affirmant indépendants des partis politiques, s’étaient donnés rendez-vous via le réseau Facebook Place de la Grande Poste à Alger. Ils n’ont pas pu se rendre comme prévu vers la présidence en raison d’un important dispositif policier.
Des membres appartenant à une aile de la CNCD ont tenté, sans succès également, leur septième marche dans la capitale où les manifestations sont interdites depuis 2001.
Mais un millier de ses membres ont marché dans le calme à Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, et 200 autres environ dans l’autre ville kabyle de Bejaïa, à 260 km à l’est d’Alger.
Dimanche, des chômeurs doivent descendre à leur tour dans les rues d’Alger pour exprimer leurs revendications.
Emplois et logements
Dans son discours, M. Bouteflika a ajouté que la garantie des emplois permanents figure "parmi les priorités que les entreprises de production et de services ainsi que le secteur agricole sont tenus de mettre en oeuvre avec l’efficacité exigée".
En ce qui concerne le problème criant du logement, à l’origine d’émeutes spontanées et de violences un peu partout dans le pays depuis des années, il a rappelé "l’effort déployé par l’Etat pour répondre aux besoins des citoyens" dans ce domaine.
M. Bouteflika a également indiqué qu’il fallait "améliorer les performances des structures de l’Etat, dont la révision du rôle des assemblées locales".
Un projet de loi sur la gestion communale est examiné au parlement. Plus de 240 amendements ont déjà été déposés par les partis de la majorité présidentielle.
Le 19 mars marquait cette année le 49e anniversaire de la proclamation du cessez-le-feu dans la guerre de libération contre la France coloniale, premier pas vers l’indépendance acquise quelques mois plus tard en juillet 1962.
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