Tchad : l’élection présidentielle reportée de trois semaines

L’élection présidentielle au Tchad, dont le premier tour devait avoir lieu le 3 avril, a été reportée de trois semaines, a annoncé la Commission électorale nationale indépendante (Céni) vendredi dans un communiqué lu à la radio nationale.

Le président tchadien Idriss Déby, le 29 novembre 2010 à Tripoli. © AFP

Le président tchadien Idriss Déby, le 29 novembre 2010 à Tripoli. © AFP

Publié le 19 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Cette annonce intervient alors que les candidats opposés au président sortant Idriss Deby ont menacé de boycotter comme en 2006 le scrutin en réclamant que soient remplies un certain nombre de conditions préalables à son organisation.

Le nouveau calendrier présenté par la Céni décale de trois semaines les prochaines échéances électorales: la campagne s’ouvrira le 3 avril (au lieu du 13 mars), le premier tour de l’élection présidentielle doit se dérouler le 24 avril (au lieu du 3 avril) et l’éventuel second tour le 5 juin (au lieu du 15 mai).

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Aucun motif n’a été donné pour ce report par la Céni.

L’ouverture de la campagne électorale avait été reportée sine die le 12 mars après une rencontre entre M. Deby et les cinq candidats qui se présentent contre lui.

Conditions pas réunies selon l’opposition

Ils réclament cinq préalables à la tenue du scrutin et ont estimé que les conditions pour son organisation n’étaient pas réunies.

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Dans un document commun déposé à la Céni le 3 mars, ils exigent de nouvelles cartes d’électeurs, l’impression de bulletins de vote numérisés et sécurisés, le respect par le gouvernement, l’administration territoriale et les militaires des dispositions relatives au trafic d’influence et à l’utilisation du symbole des biens de l’Etat, le réaménagement de la Céni et enfin la sécurisation du matériel de vote ainsi que son acheminement.

En 2006, l’opposition avait boycotté l’élection présidentielle qui avait vu la réélection du président Deby, au pouvoir depuis 1990.

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Après six mois de négociations, l’opposition avait signé "l’accord du 13 août 2007", censé mettre le pays sur la voie de la démocratie et d’élections justes et transparentes et qui, selon certains observateurs, avait pour but de faire revenir l’opposition dans le jeu électoral et d’éviter tout boycottage.

Depuis la signature de l’accord, des élections législatives ont eu lieu le 13 février 2011 et ont été largement remportées par le Mouvement patriotique du Salut (MPS) du président Deby avec 117 des 188 sièges à pourvoir.

Outre M. Deby, 59 ans cette année, figurent parmi les candidats présidentiels Saleh Kebzabo, 62 ans, de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR), première force de l’opposition, ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de la Défense, ou encore le général Kamougué Wadal Abdelkader, 72 ans, leader de l’Union démocratique pour le renouveau (UDR).

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