Les pays exportateurs de gaz se réunissent en Algérie
Une réunion ministérielle des représentants des membres du GECF s’est tenue vendredi à Alger, à la veille du sommet de ce samedi, dans un contexte de tensions persistantes sur les marchés depuis l’invasion russe de l’Ukraine, alors qu’une forte croissance de la demande est attendue cette année.
Les principaux exportateurs de gaz se sont réunis ce vendredi 1er mars en Algérie. Une réunion ministérielle des représentants des membres du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) s’est tenue dans la matinée, à la veille d’un sommet de leurs dirigeants auquel sont notamment attendus autour du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, son homologue iranien, Ebrahim Raïssi, et l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani.
Le GECF, fondé en 2001, réunit 12 pays : Algérie, Qatar, Russie, Iran, Bolivie, Égypte, Guinée équatoriale, Libye, Nigeria, Trinité-et-Tobago, Venezuela et Émirats arabes unis. Le secrétaire général du GECF, Mohamed Hamel, a annoncé que les ministres du Forum avait approuvé vendredi l’adhésion du Sénégal au groupement. Quelques heures après cette annonce, le président sénégalais, Macky Sall, est arrivé à Alger pour participer au sommet de samedi, selon l’agence officielle algérienne APS.
La Mauritanie, dont le président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, est également arrivé vendredi à Alger, a elle aussi été admise comme membre du GECF, selon la même source. Selon le GECF, ses membres, et sept autres pays associés, représentent 70 % des réserves prouvées de gaz et 51 % des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL).
« Construire une vision prospective »
Le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, a souligné à l’ouverture de la réunion ministérielle la nécessité « d’un dialogue continu et sérieux entre producteurs et consommateurs pour construire une vision prospective commune qui reconnaît le rôle croissant du gaz naturel dans le mix énergétique mondial, en tant que source durable et compétitive à même de garantir la sécurité énergétique ». Dans un résumé de son rapport annuel « Global Gas Outlook 2050 » publié jeudi, le GECF a estimé que le gaz naturel « est destiné à rester indispensable pendant des décennies ».
« D’ici à 2050, la demande de gaz naturel devrait augmenter de manière impressionnante de 34 %, faisant considérablement croître sa part dans le mix énergétique mondial, passant de 23 % actuellement à 26 % ». Dans son dernier rapport trimestriel publié en janvier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que la demande mondiale de gaz devrait connaître une « forte croissance » en 2024 comparé à 2023, soutenue par des prévisions de températures plus froides et la baisse des prix.
Importations de GNL par la mer
Les marchés du gaz sont sous tension depuis la reprise post-Covid, fin 2021, et encore plus depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, qui a alimenté les importations par la mer de GNL, notamment en provenance des États-Unis, pour compenser les réductions drastiques de livraisons de gaz russe dans les pipelines vers l’Europe.
Le ministre russe de l’Énergie, Nikolaï Choulguinov, qui représente son pays au sommet, a affirmé à l’agence officielle algérienne APS que Moscou s’était employé à « enrichir la Déclaration d’Alger », qui doit être adoptée samedi à l’issue des travaux par les participants. « Nous nous sommes employés à enrichir la Déclaration d’Alger qui sera très importante pour la coordination concernant l’infrastructure gazière et les moyens de la protéger des incidents », a-t-il dit.
L’Algérie est le premier exportateur africain de gaz naturel. Soucieux de diversifier leurs approvisionnements pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes, plusieurs pays européens – notamment l’Italie – se sont tournés vers le gaz algérien.
(avec AFP)
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