L’élection présidentielle béninoise reportée au dimanche 13 mars

Le gouvernement du Bénin a reporté au 13 mars la tenue de l’élection présidentielle, initialement prévue ce week-end, a annoncé vendredi soir le ministre des Affaires étrangères.

Des assesseurs avec des cartes électorales à Cotonou, au Bénin, le 2 mars 2011. © AFP

Des assesseurs avec des cartes électorales à Cotonou, au Bénin, le 2 mars 2011. © AFP

Publié le 5 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Cette annonce fait suite au feu vert donné en ce sens quelques heures plus tôt par la cour constitutionnelle du Bénin, pour un report au 13 mars de la présidentielle pour permettre de compléter les listes électorales.

Elle survient alors qu’opposition, syndicats et organisations de la société civile affirment depuis des semaines que plus d’un million d’électeurs n’ont pas été enregistrés dans le nouveau fichier électoral.

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Délai manifestement insuffisant

"Le delai entre le 3 mars et le 6 mars 2011 ne permet manifestement pas à la Commission électorale nationale autonome d’accomplir les taches indispensables pour un scrutin crédible", a déclaré le tribunal.

Il dit "autoriser le report de la date de l’élection du président de la République du 6 mars 2011 au 13 mars 2011".

Le scrutin devrait se jouer essentiellement entre le président sortant, élu en 2006, et l’opposant Adrien Houngbédji, qui convoite la présidence depuis vingt ans. Un troisième homme, l’économiste Abdoulaye Bio Tchané pourrait jouer le rôle d’arbitre.

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Il avait déjà été repoussé d’une semaine en raison de retards dans la confection du fichier qui compte désormais quelque 3,5 millions d’inscrits.

Mais cette mesure a paru insuffisante et plusieurs manifestations ont eu lieu à Cotonou, capitale économique de l’ancienne colonie française de 9,3 millions d’habitants, pour protester contre le fichier jugé toujours incomplet.

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Jeudi, l’Onu, l’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ont aussi apporté leur soutien à un nouveau report de la présidentielle.

Le président Boni Yayi, candidat à sa réélection, avait finalement ouvert la voie vendredi à un second report de la présidentielle prévue dimanche.

A seulement 48 heures du scrutin et au dernier jour de la campagne, M. Yayi s’était dit favorable à un ajournement qu’il avait jusqu’alors rejeté, craignant une crise constitutionnelle.

"Il est pour un report", a déclaré à l’AFP son porte-parole Marcel de Souza, mais "tient" à ce que "le délai constitutionnel qui traduit la fin de son mandat soit rigoureusement respecté", a-t-il souligné.

Possible crise constitutionnelle

L’annonce de M. Yayi est survenue quelques heures après le vote par le Parlement d’une loi accordant un délai supplémentaire aux responsables du système électoral.

Si le chiffre de plus d’un million d’inscrits absents de la liste est discuté, chacun s’accorde pour reconnaître que la distribution des cartes électorales a pris un important retard.

Le gouvernement a jusqu’à présent dit craindre qu’un nouveau report engendre une crise constitutionnelle: le quinquennat de Boni Yayi expire le 6 avril et la loi fondamentale prévoit que son successeur prête serment d’ici cette date.

Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue, un second tour doit se dérouler 15 jours après le premier, un scénario très probable selon les observateurs.

Les meetings électoraux de M. Yayi prévus vendredi ont été annulés, a indiqué à l’AFP son porte-parole Marcel de Souza. Il n’était pas clair si les treize autres candidats en avaient fait de même.

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