Affaire Martinez Zogo : vers un procès pour les 17 inculpés

Au Cameroun, dix-sept personnes seront jugées pour le meurtre du journaliste, dont l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga et l’ex-patron des services secrets camerounais Maxime Léopold Eko Eko pour « complicité de torture ».

Enlevé le 17 janvier 2023, le journaliste camerounais Martinez Zogo a été battu et torturé, avant d’être laissé sans vie. © DANIEL BELOUMOU OLOMO/AFP.

Enlevé le 17 janvier 2023, le journaliste camerounais Martinez Zogo a été battu et torturé, avant d’être laissé sans vie. © DANIEL BELOUMOU OLOMO/AFP.

Publié le 2 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

L’ordonnance de renvoi, consultée ce samedi par nos confrères de l’AFP, établit « des charges suffisantes contre les inculpés » pour mettre fin à l’information judiciaire. Ce sont dix-sept personnes qui seront jugées au Cameroun pour le meurtre du journaliste Martinez Zogo.

Dont l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga et l’ex-patron des services secrets camerounais Léopold Maxime Eko Eko pour « complicité de torture ». Un agent de la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE) est inculpé pour assassinat et deux autres pour complicité d’assassinat, dont Justin Danwe, directeur des opérations de la DGRE.

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Jean-Pierre Amougou Belinga, réputé proche de plusieurs ministres et hauts responsables de l’État, avait été arrêté peu après le meurtre à Yaoundé, soupçonné d’être impliqué. « Il est renvoyé devant le tribunal pour un motif inventé : complicité de torture », a déclaré Charles Tchoungang, avocat de l’influent homme d’affaires. Léopold Maxime Eko Eko, ex-patron de la DGRE, doit également répondre de « complicité de torture. »

La date pas encore annoncée

La date de l’ouverture du procès n’est pas encore annoncée. Enlevé le 17 janvier 2023 par des inconnus devant un poste de gendarmerie dans la banlieue de la capitale Yaoundé, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit « Martinez », 50 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard. « Son corps a manifestement subi d’importants sévices », avait annoncé le gouvernement.

Après plusieurs mois d’enquête et un imbroglio sur la décision de libérer sans autre forme de procès Léopold Maxime Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga en décembre, un troisième juge d’instruction avait été nommé.

Martinez Zogo dénonçait particulièrement au micro de son émission « Embouteillage » de présumées affaires de corruption dans lesquelles il mettait régulièrement nommément en cause Amougou Belinga, propriétaire de nombreux groupes d’entreprises dans les domaines de la banque, des finances, de l’assurance, de l’immobilier et des médias, dont le quotidien L’Anecdote, les télévisions Vision 4 et Télésud, ainsi que la radio Satellite FM, tous réputés en faveur du pouvoir.

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Selon l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui assure avoir lu une copie des procès-verbaux d’audition de très hauts responsables de l’appareil de sécurité, Jean-Pierre Amougou Belinga a été cité pour l’enlèvement, les actes de torture et le meurtre de Martinez Zogo.

(avec AFP)

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