En Tunisie, la crise socio-économique fait descendre des milliers de personnes dans la rue
Des milliers de personnes ont manifesté le 2 mars à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) devant le siège du chef du gouvernement à Tunis. Ils dénoncent la détérioration de la situation sociale et économique.
« La situation économique et sociale ne cesse de s’aggraver », a affirmé le secrétaire général de l’UGTT, principale centrale syndicale, Noureddine Taboubi, dans un discours devant les manifestants, déplorant « l’échec [des dirigeants] à formuler des politiques et des choix nationaux ».
Le syndicaliste a estimé que « le dialogue social et économique était totalement bloqué aujourd’hui », soulignant que la capacité de l’État à rembourser ses dettes extérieures en 2023 « s’est faite au détriment du peuple et de la rareté des produits de base ». Noureddine Taboubi a également critiqué l’application des « diktats du Fonds monétaire international » (FMI) aux dépens des Tunisiens.
L’économie tunisienne est à l’arrêt avec seulement 0,4% de croissance en 2023 et un taux de chômage atteignant 16,4% à la fin de l’année dernière, selon l’Institut national de la statistique. Le taux de chômage était de 15,2% fin 2022. Le pays est aussi secoué par des tensions politiques depuis le coup de force par lequel le président Kaïs Saïed s’est octroyé les pleins pouvoirs, en juillet 2021.
Pénuries alimentaires récurrentes
Traversant une grave crise financière, Tunis avait conclu en octobre 2022 un accord avec le FMI pour un prêt de deux milliards de dollars. Mais les négociations se sont enlisées quand le président a rejeté les réformes préconisées par le Fonds monétaire international.
L’État tunisien met un point d’honneur à rembourser ses dettes (80% du PIB) mais manque de liquidités pour procurer à sa population suffisamment de produits de base, ce qui entraîne des pénuries récurrentes de farine, sucre ou riz. Le pays connaît un taux d’inflation élevé (environ 8% annuel) alimenté par la hausse des prix des céréales et de l’énergie liée à l’invasion russe de l’Ukraine.
« Les droits économiques et sociaux sont le fondement de la véritable démocratie » ou « Défendre le dialogue social et le pouvoir d’achat », pouvait-on ainsi lire samedi sur des pancartes brandies par les manifestants à Tunis.
(Avec AFP)
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