Kaïs Saïed à Alger pour renforcer les liens entre la Tunisie et l’Algérie
Invité au sommet des pays exportateurs de gaz, le président tunisien a eu droit à toute l’attention de son homologue algérien. Qui veille à entretenir ses relations de proximité avec son voisin de l’Est.
Invité à participer aux travaux du septième sommet du Forum des pays exportateurs de gaz, qui se tenait à Alger du 29 février au 2 mars, le président tunisien, Kaïs Saïed, s’y est rendu en compagnie de son ministre conseiller, le médecin militaire Mustapha Ferjani, qui a assisté à sa rencontre avec Ebrahim Raïssi, président de la République islamique d’Iran. Un moment très attendu par le président tunisien, qui a une certaine admiration pour l’Iran, et n’est pas insensible à la question de la gouvernance islamique.
Son hôte, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, lui a aussi permis de rencontrer l’émir du Qatar, aidant ainsi la Tunisie à relancer ses partenariats, même si ce ne sont que des promesses très générales qui ont été formulées à l’occasion de ces entretiens. Le sommet a surtout été l’occasion pour le président algérien de s’assurer de la solidité de ses liens avec Kaïs Saïed, auquel il a tenu la main depuis sa descente d’avion et tout le long de la remontée du tapis rouge. Une image assez insolite destinée à marquer les esprits.
Des sources diplomatiques à Alger précisent que le pouvoir algérien n’a pas apprécié les déclarations d’amitié que le chef du gouvernement tunisien, Ahmed Hachani, a adressé à la France et au Premier ministre français, Gabriel Attal, lors de sa visite de travail à Paris le 1er mars. Un ton décontracté et un discours à la fois enfiévré et approximatif ont fait craindre à Alger que Hachani, français par sa mère, n’ait un penchant trop prononcé pour l’Hexagone et en vienne à devenir « l’homme des Français ». De quoi déplaire aux gradés algériens et à Abdelmadjid Tebboune qui entendent ne pas perdre de vue le voisin de l’Est, qu’ils considèrent souvent comme une simple wilaya algérienne.
Aide sécuritaire algérienne
Selon les mêmes sources, l’évolution autoritaire du pouvoir tunisien convient bien à l’Algérie, qui ne souhaite pas voir une démocratie se développer et lui faire de l’ombre de l’autre côté de sa frontière orientale. Alger reste donc attentif à ce qui se passe à Tunis. Quant à Kaïs Saïed, il sait gré aux services algériens de l’avoir alerté sur différentes tentatives d’assassinat depuis 2019, et d’être présents aux côtés de la Tunisie à laquelle ils dispensent de l’aide régulièrement, mais discrètement.
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