Présidentielle ougandaise : Museveni en tête selon des résultats provisoires

Le président Yoweri Museveni arrivait samedi en tête des premiers résultats officiels des élections présidentielle et législatives en Ouganda où l’opposition accuse le pouvoir de les avoir truquées.

Museveni dans la file d’attente des électeurs le 18 février 2011 à Kiruhura. © AFP

Museveni dans la file d’attente des électeurs le 18 février 2011 à Kiruhura. © AFP

Publié le 19 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Samedi en début d’après-midi, le chef de l’Etat sortant était crédité d’une très confortable avance sur ses sept adversaires, selon des résultats partiels de la commission électorale portant sur un quart des quelque 14 millions d’inscrits.

M. Museveni obtenait 2.432.864 voix, soit 71,38% des suffrages exprimés, contre 781.353 voix (22,92%) pour Kizza Besigye, son principal rival.

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Les deux candidats éclipsaient les autres prétendants, qui se partagent les miettes (environ 6%).

La commission électorale publiait au fur et à mesure les résultats de l’élection présidentielle, depuis le centre de dépouillement installé dans une salle de conférence du stade national de Namboole.

Dans la salle, les uniformes marrons de policiers en faction, fusils d’assaut en bandoulière, concurrençaient les polos blancs des agents de la commission électorale.

Centre de comptage secret

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Pendant ce temps, dans un lieu tenu secret à Kampala, de jeunes militants de la coalition de M. Besigye s’activaient également à compiler les votes sous la houlette de cadres du parti, le candidat Besigye ayant toujours l’intention d’annoncer ses propres résultats d’ici la fin de la journée.

De crainte d’arrestation, une partie des militants a dormi dans le bâtiment ces derniers jours pour éviter d’attirer l’attention.

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Kizza Besigye, ancien médecin personnel de Yoweri Museveni pendant les années de rébellion (1981-1986) et candidat pour la troisième élection consécutive, a accusé dès avant le scrutin son ancien mentor et le parti au pouvoir d’avoir gonflé les listes avec des électeurs fantômes ou mineurs.

M. Museveni, 66 ans dont 25 à la tête de l’Etat ougandais, a prédit vendredi une victoire écrasante, à "84%".

Misant sur la paix retrouvée dans l’ensemble du territoire –avec le départ de la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) du nord du pays– sur une croissance économique robuste et sur la manne pétrolière attendue avec l’exploitation à partir de 2012 d’importantes réserves pétrolières, M. Museveni et son camp n’envisagent rien d’autre que la victoire au premier tour.

Contestation dans la rue

Son principal rival n’a eu de cesse de dénoncer la corruption du régime et l’absence de perspectives économiques pour la jeunesse, qui expliquent selon lui le "découragement" de la population et rendent possible un soulèvement populaire à l’égyptienne.

En rupture de ban avec le régime depuis 1999, Besigye, 54 ans, a renoncé publiquement à contester les résultats devant la justice, qu’il juge inféodée au pouvoir, et a appelé les Ougandais à descendre dans la rue pour dénoncer les fraudes, sans toutefois lancer un mot d’ordre précis jusqu’à présent.

La situation pourrait se radicaliser si M. Besigye mettait son plan à exécution, l’annonce de résultats autres que ceux de la commission électorale ou l’organisation d’une manifestation sans autorisation de la police l’exposant à une interpellation.

Dès mercredi, M. Museveni menaçait sans ambages d’arrestation et de procès toute personne qui contesterait dans la rue les résultats officiels.

La commission électorale doit annoncer les résultats définitifs d’ici dimanche 14H00 GMT.

Sans donner d’estimation, son président Badru Kiggundu a précisé à l’AFP que le taux de participation "a progressé depuis 2006" (69%), une information contrastant avec le peu d’enthousiasme montré par les électeurs dans de nombreux bureaux de vote de la capitale et en province.

En attendant, Kampala était pour la deuxième journée consécutive patrouillée par de nombreux militaires et quadrillée par des policiers en tenue anti-émeute.

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