Face à l’appel du camp Ouattara à manifester, Gbagbo instaure un couvre-feu en Côte d’Ivoire
Un couvre-feu nocturne a été instauré à partir de vendredi soir pour trois jours en Côte d’Ivoire, selon un décret du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, publié à la veille de manifestations annoncées par les partisans de son rival Alassane Ouattara.
"Un couvre-feu est institué sur toute l’étendue du territoire national du vendredi 18 février 2011 au dimanche 20 février 2011", selon le texte lu à la télévision publique RTI par un porte-parole de l’armée.
La mesure est en vigueur vendredi de 22H00 à 06H00 (locale et GMT), puis samedi et dimanche de 21H00 à 06H00.
Les partisans d’Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, avaient annoncé pour ce week-end une série de manifestations à travers le pays, notamment à Abidjan dans le quartier pro-Ouattara d’Abobo (nord), théâtre d’affrontements meurtriers depuis janvier.
Le gouvernement de Laurent Gbagbo ne contrôle que la moitié sud du pays depuis le coup d’Etat manqué de 2002, le nord étant contrôlé par l’ex-rébellion alliée à M. Ouattara.
"L’UA, c’est trop long"
Jeudi, depuis Dakar, Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara, avait appelé les Ivoiriens à "faire la révolution" comme en Egypte et en Tunisie, et à chasser du pouvoir Laurent Gbagbo, responsable selon lui "du chaos" dans son pays.
"Le peuple de Côte d’Ivoire doit faire sa révolution. Il ne doit pas attendre la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) et l’UA (Union africaine). Il doit prendre son destin en main et chasser Gbagbo du pouvoir", avait déclaré M. Soro au cours d’une conférence de presse.
"Je demande aux Ivoiriens de se concerter dans les villages et les villes et construire la révolution. L’UA et tout ça, c’est trop long. En Egypte et en Tunisie, est-ce qu’il y avait l’UA?", avait-il ajouté.
Un panel de cinq chefs d’Etat africains chargé par l’UA de dénouer la crise ivoirienne se retrouve dimanche à Nouakchott, en Mauritanie, et est attendu lundi à Abidjan. Il est censé proposer d’ici fin février des solutions "contraignantes" pour les parties.
Depuis la présidentielle du 28 novembre, la Côte d’Ivoire est déchirée entre M. Gbagbo et M. Ouattara, qui revendiquent tous deux la victoire. Les violences post-électorales depuis la mi-décembre ont fait au moins 300 morts, selon le dernier bilan de l’ONU publié cette semaine.
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