Au Cameroun, les détournements de fonds publics atteignent au moins 2,8 milliards d’euros
Environ 2,8 milliards d’euros de recettes publiques ont été détournées entre 1998 et 2004 au Cameroun, selon un document de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) élaboré par la Commission nationale anti-corruption (public).
Environ 2,8 milliards d’euros de recettes publiques ont été détournées entre 1998 et 2004 au Cameroun, selon un document de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (Snlcc) élaboré par la Commission nationale anti-corruption (public), obtenu jeudi par l’AFP. "Le montant des ressources de l’Etat du Cameroun ayant été distraites entre 1998 et 2004" est évalué "à 1.845 milliards de FCFA (2,8 milliards d’euros)", soit "une perte annuelle de 300 milliards de FCFA (457,3 millions d’euros)", indique le document officiel la Snlcc.
"Dans le secteur forestier en particulier, une enquête menée par (les ONG) Greenpeace, Forest Monitor et le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) a estimé à 100 milliards de FCFA (152,4 millions d’euros) la moyenne de la perte annuelle accusée par l’Etat (…) du fait de l’exploitation forestière illégale", selon le texte.
Le Cameroun est perçu comme un des pays les plus corrompus au monde, selon Transparency international. Pressé par les bailleurs de fonds, le gouvernement a lancé une opération Epervier de lutte contre la corruption qui a déjà abouti à la condamnation à de lourdes peines de prison de plusieurs personnalités, dont d’ex-ministres et anciens dirigeants d’entreprise publique.
Politique inefficace
Toutefois, le document souligne que "de l’avis des experts et observateurs avertis, les reformes institutionnelles ainsi que les sanctions prises par le gouvernement pour réprimer les actes de corruption ne se traduisent pas par un recul significatif de ce phénomène".
Le gouvernement espère officiellement que le Cameroun sera à l’horizon 2015 "un pays où l’intégrité constitue une valeur capitale pour tout citoyen, avec une croissance économique fondée sur le travail bien fait, distribuée de manière équitable". La Stratégie a ciblé 10 secteurs où des actions de lutte contre de la corruption doivent être menées prioritairement, notamment le budget d’investissement public, les marchés publics, les finances et les forêts.
Il est aussi demandé au président Paul Biya de signer le décret d’application de l’article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens et avoirs des commis de l’Etat et hautes personnalité de la République. Cette disposition a été introduite en 1996.
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