« C’est dans les mains du Hamas » : Joe Biden met la pression pour une trêve
Au Caire, les négociations pour une trêve entre Israël et le Hamas entrent dans leur quatrième jour.
Cinq mois de combats entre l’armée israélienne et le Hamas ont plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire, en particulier le nord, difficilement accessible, où la faim atteint des « niveaux catastrophiques », selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le 5 mars, le PAM a annoncé qu’un de ses convois humanitaires, son premier à destination du nord de Gaza depuis 15 jours, a été pillé par « une foule désespérée » après avoir été bloqué à un checkpoint israélien à l’intérieur du territoire palestinien.
La voie des négociations « ne sera pas ouverte indéfiniment »
Face à la catastrophe humanitaire, les États-Unis font pression pour un cessez-le-feu avant le ramadan qui commence le 10 ou le 11 mars. « C’est dans les mains du Hamas », a déclaré Joe Biden jugeant que les Israéliens étaient « coopératifs ». Le président américain a estimé que la situation deviendrait « très dangereuse » en Israël, en particulier à Jérusalem, en cas de poursuite des hostilités pendant le ramadan.
La voie des négociations « ne sera pas ouverte indéfiniment », a de son côté mis en garde un responsable du Hamas basé à Beyrouth. Depuis des semaines, l’Égypte, le Qatar et les États-Unis tentent d’obtenir une trêve dans la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre.
Au Caire, des discussions « difficiles » doivent se poursuivre ce 6 mars entre des représentants des trois pays et du Hamas, mais sans Israélien, a rapporté la chaîne Al Qahera News, proche du renseignement égyptien, citant un haut responsable.
Le plan discuté prévoit une trêve de six semaines qui permettrait la libération d’otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.
Le 5 mars, un dirigeant du Hamas, Mahmoud Mardawi, a réitéré les exigences de s on mouvement avant tout accord sur les otages : un cessez-le-feu définitif, un retrait des troupes israéliennes de Gaza, la reconstruction du territoire et le retour des déplacés de guerre.
Israël rejette ces conditions, assure que l’offensive se poursuivra jusqu’à la « victoire totale », et, selon des médias, demande aussi une liste précise des otages retenus à Gaza.
Israël n’a « pas d’excuses » pour restreindre l’entrée des convois
Parallèlement aux efforts diplomatiques, les combats continuent sur le terrain et Israël se montre déterminé à lancer une opération terrestre sur Rafah, à l’extrême sud du territoire, à la frontière fermée avec l’Égypte, où sont massés près de 1,5 million de Palestiniens, selon l’ONU.
Les Américains haussent le ton ces derniers jours face à la situation humanitaire toujours plus catastrophique dans la bande de Gaza. Joe Biden a réclamé « plus d’aide » et estimé qu’Israël n’a « pas d’excuses » pour restreindre l’entrée des convois attendant à la frontière avec l’Égypte.
Selon le PAM, 14 camions transportant environ 200 tonnes de nourriture faisaient route le 5 mars vers le nord, pour la première fois depuis que l’agence y a suspendu ses livraisons le 20 février. Le convoi a ensuite été arrêté à un checkpoint de l’armée israélienne. Après trois heures d’attente à ce checkpoint dans le centre du territoire, le convoi a été contraint de rebrousser chemin puis pillé par « une foule désespérée qui s’est emparée du chargement », a précisé l’agence onusienne.
Le 29 février, une bousculade accompagnée de tirs israéliens lors d’une distribution d’aide dans la ville de Gaza avait fait plus d’une centaine de morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. Par ailleurs, huit avions de transport jordaniens, américains, français et égyptien ont procédé à des parachutages d’aide dans le nord de Gaza, a annoncé l’armée jordanienne, qui évoque « la plus grande opération de ce type » depuis le début de la crise.
« Les parachutages sont une solution de dernier recours »
« Les parachutages sont une solution de dernier recours et ne permettront pas d’éviter la famine », a souligné Carl Skau, directeur exécutif-adjoint du PAM. « Nous avons besoin de points d’entrée dans le nord de Gaza afin de livrer suffisamment de nourriture pour un demi-million de personnes qui en ont désespérément besoin », a-t-il ajouté.
L’ONU a également exhorté le monde à « inonder » Gaza d’aide. « Les enfants qui commencent à mourir de faim (…) cela devrait être une alarme pas comme les autres », a déclaré mardi Jens Laerke, porte-parole du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
(Avec AFP)
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