Un attentat à Moscou fait une trentaine de morts

L’attentat commis lundi à l’aéroport de Moscou-Domodedovo porterait la marque des rebelles du Caucase du nord, Tchétchènes ou autres, selon les premiers éléments de l’enquête. On compte au moins 35 morts. Des scènes de chaos épouvantable.

La sécurité a été considérablement renforcée à l’aéroport de Moscou-Domodedovo. © Reuters

La sécurité a été considérablement renforcée à l’aéroport de Moscou-Domodedovo. © Reuters

Publié le 25 janvier 2011 Lecture : 3 minutes.

Un attentat a fait au moins 35 morts et 110 blessés, lundi, à l’aéroport de Moscou-Domodedovo. Il a probablement été commis par une femme kamikaze et un complice, un mode opératoire "habituel" pour les rebelles du Caucase du nord, a affirmé une source policière citée par Ria-Novosti.

"L’explosion a eu lieu au moment où la présumée terroriste a ouvert son sac", a indiqué cette source à l’agence. "La terroriste était accompagnée d’un homme, qui se trouvait à ses côtés et a eu la tête arrachée par l’explosion", a ajouté la source. "Il n’est pas exclu que les terroristes aient eu l’intention de laisser l’engin explosif dans la salle, et que l’explosion ait eu lieu de manière accidentelle", a indiqué cette source. "Ou bien elle a été déclenchée à distance, bien qu’aucun élément ne permette pour l’instant d’étayer cette version", a-t-elle ajouté. "Ainsi, l’attentat a été commis selon la technique habituelle qu’utilisent les ressortissants du Caucase du nord", a conclu la source policière. Quoi qu’il en soit, le terroristes ont réussi leur coup.

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Blessés et morts gisant à terre, recouverts de sang, terminal envahi par la fumée, passagers pris de panique: la scène de l’attentat était apocalyptique juste après l’explosion.

Artem Jilenkov, par exemple, sort indemne du carnage, mais il est recouvert du sang des victimes et il n’entend plus d’une oreille. "J’étais à 10 mètres de l’explosion. Tout d’un coup, la lumière s’est éteinte, une grosse fumée noire est apparue. Un mouvement de panique s’est déclenché, tout le monde craignait une deuxième explosion", raconte-t-il. "Il y a beaucoup de victimes, surtout des chauffeurs" qui attendaient des passagers munis de leurs bagages à la sortie. "J’ai entendu d’un coup un grand fracas, comme si quelque chose tombait. Personne n’a rien compris à ce qui se passait", a raconté à l’AFP Elena, une hôtesse de l’air de la compagnie allemande Lufthansa, "tout le monde était en état de choc". Sergueï, lui, était au milieu de la foule au moment de l’explosion.

"Devant moi il y avait un homme. Cela a fait boum, des lambeaux de chair des victimes ont été projetés sur lui et il s’est retrouvé tout ensanglanté. Je lui ai demandé: vous êtes vivant? Il m’a répondu oui", a raconté ce témoin à la radio Rousskaïa Sloujba Novostieï.

Colonne salvatrice

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Une vidéo mise en ligne sur YouTube montre les secours s’activant dans la salle des bagages envahie par une épaisse fumée, tandis que plusieurs corps gisent au sol.

"Quelque chose de terrible s’est produit ici. Des dizaines de personnes sont évacuées sur des brancards, des chariots", a déclaré à la station de radio russe City FM un témoin, Andreï, qui se trouvait à côté du comptoir d’information de l’aéroport au moment du drame. "Des personnes brûlées courent dans tous les sens", a-t-il ajouté.
"Nous étions à 15 mètres de l’explosion (…). Nous étions assis derrière une colonne, cette colonne nous a sauvés ainsi qu’un panneau publicitaire qui nous a protégés", raconté de son côté Dmitri à City FM.

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Les mesures de sécurité ont été renforcées après l’attentat et tous les passagers qui entraient à l’aéroport ou ceux qui en sortaient étaient contrôlés au détecteur de métaux. Zinaïda Goulitova a fait comme des centaines d’autres passagers la queue pendant 40 minutes dans la rue avant de pouvoir entrer dans le hall de l’aérogare.

"Bien sûr que j’ai peur. C’est le taxi qui m’a averti de l’explosion et m’a demandé si je voulais toujours partir. Oui, malheureusement je n’ai pas d’autre moyen de transport", dit-elle à l’AFP.

Elena, 30 ans, qui revient des vacances craint le pire. "J’ai peur. Quand une bombe expose, il y en toujours d’autres bombes après", dit-elle à l’AFP.
Depuis 2000, la Russie a été frappée par des attentats spectaculaires faisant au total plusieurs centaines de morts.

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