La Défense déclassifie des documents sur la mort des otages français enlevés au Niger
Alain Juppé, le ministre français de la Défense, a accepté de remettre au procureur de Paris des documents classés secret défense sur la mort de Vincent Delory et Antoine De Léocour, enlevés au Niger et tués au Mali.
Des photos et des vidéos prises lors de l’opération des forces spéciales françaises du 8 janvier, qui tentaient de libérer les deux otages français enlevés puis tués au Sahel, ont été déclassifiées vendredi 21 janvier à l’issue d’une procédure express d’une semaine.
"Suite à l’avis rendu par la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN), le ministre de la Défense a pris la décision de déclassifier les documents demandés par le procureur", a annoncé le ministère à l’AFP.
Une source judiciaire avait annoncé plus tôt dans l’après-midi que la CCSDN avait rendu jeudi un avis favorable à la déclassification de photos et de vidéos prises lors de l’intervention des forces spéciales françaises au Mali pour tenter de libérer les otages. Celles-ci avaient poursuivi les ravisseurs jusqu’au Mali mais n’avaient pu libérer les otages. Antoine De Léocour avait été exécuté par les ravisseurs, selon les premiers éléments de l’enquête judiciaire française. Les circonstances du décès de Vincent Delory restent plus floues.
"Éliminéés froidement"
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué le 13 janvier leur enlèvement. Le 10 janvier, le Premier ministre François Fillon avait déclaré que les deux hommes avaient été "éliminés froidement". Le lendemain, son ministre de la Défense avait dit avoir "toutes les raisons de penser que les otages ont été exécutés par les ravisseurs".
Le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin dirige l’enquête préliminaire sur l’enlèvement de Vincent Delory et Antoine De Léocour le 7 janvier au Niger et leur décès le lendemain au Mali.
Sa demande de déclassification de documents classés secret défense datait d’il y a une semaine, le vendredi 14 janvier. Alain Juppé avait saisi mardi la CCSDN pour avis. Celle-ci a émis jeudi son avis favorable à la déclassification et le ministre a donc décidé de s’y conformer dès vendredi, dans un délai très rapide.
Accéder aux documents "secret défense"
Une procédure de demande de déclassification nécessite d’ordinaire au moins une quinzaine de jours. Quand un magistrat souhaite accéder à un document secret défense dans le cadre de son instruction, il demande à l’autorité concernée (Elysée, Matignon, Affaires étrangères, Défense, Intérieur, Budget …) la déclassification de ce document (note, photo, vidéo …).
L’autorité saisit alors la CCSDN qui dispose de deux mois pour rendre son avis (déclassification totale ou partielle, maintien de la classification) sur chaque document qui lui est présenté.
Les quelque 160 avis émis – dont les trois quarts ont été favorables à la déclassification – par la CCSDN depuis sa création en 1998, ont été suivis plus de neuf fois sur dix par les autorités concernées.
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