Le gouvernement baisse les taxes pour faire chuter les prix et la tension

Le gouvernement algérien a annoncé samedi soir une série de mesures pour faire baisser les prix du sucre et de l’huile dont la flambée a provoqué des émeutes qui ont fait depuis le 5 janvier trois morts et quelque 400 blessés, dont 300 policiers, selon un bilan officiel.

Un policer sur la rue principale de Belcourt, à Alger, le 7 janvier 2011. © AFP

Un policer sur la rue principale de Belcourt, à Alger, le 7 janvier 2011. © AFP

Publié le 9 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

A l’issue de plusieurs heures de réunion interministérielle autour du Premier ministre Ahmed Ouyahia, le gouvernement a annoncé l’exonération à titre temporaire de 41% des charges imposées aux importateurs, producteurs et distributeurs d’huile et de sucre.

Dans son communiqué, le gouvernement précise qu’il "attend des producteurs et des distributeurs d’en répercuter en urgence les effets sur les prix de vente aux consommateurs" dans ce pays considéré comme un important acheteur de produits alimentaires.

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Il a également annoncé la tenue d’une réunion urgente "dans les prochaines heures" entre le ministre du Commerce Mustapha Benbada et les opérateurs concernés.

Ces mesures, applicables rétroactivement depuis le 1er janvier jusqu’au 31 août 2011, sont destinées à "faire face à la hausse subite des prix de certains produits alimentaires de base" à l’origine d’émeutes qui se sont poursuivies samedi dans plusieurs régions.

Décès de trois jeunes confirmé

"Je confirme le décès de trois jeunes à M’sila, Tipaza et Boumerdès", des villes respectivement à 300 km au sud-est, 70 km à l’ouest et 50 km à l’est d’Alger, a déclaré à la télévision le ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia.

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"Dans les deux premières wilayas (départements), les personnes décédées ont été retrouvées sans vie lors des émeutes, des enquêtes sont en cours pour en déterminer les causes", a-t-il indiqué.

La troisième personne, décédée à Tidjelabine (Boumerdès), a été retrouvée brûlée dans un hôtel incendié par les émeutiers, a-t-il ajouté.

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M. Ould Kablia a souligné que la police avait reçu l’ordre de contenir les manifestations en évitant tout débordement, et que "plus de 300 agents entre police et gendarmerie, ont été blessés". "Dans l’autre camp, il y a moins d’une centaine de blessés", a indiqué le ministre.

A Annaba (600 km à l’est d’Alger), quatre policiers ont été blessés dans de nouveaux heurts entre jeunes manifestanst et forces de l’ordre, portant à un total de 21 le nombre de personnes blessés dans cette métropole industrielle, proche de la frontière tunisienne.

A Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, des émeutes ont eu lieu dans le centre-ville et dans des quartiers périphériques, notamment à Boukhalfa où des manifestants ont coupé vendredi la route menant vers la capitale avec des pneus en feu, selon des témoins.

Samedi, l’axe routier principal en direction d’Alger a été coupée à 75 km de là au niveau de Naciria, obligeant les automobilistes à rebrousser chemin.

A Alger, une vive tension persistait samedi notamment à Bab el Oued, quartier populaire densément peuplé et principal foyer de contestation. La nuit y a cependant été calme, selon ses résidents.

Les Algériens dont les moins de 30 ans représentent 75% de la population, avaient commencé à manifester le 5 janvier, malgré l’état d’urgence toujours en vigueur, contre l’augmentation jusqu’à 30% constatée depuis le 1er janvier des prix des produits de base.

Plusieurs partis politiques, dont le Mouvement de la Société pour la Paix (islamique modéré, membre de l’alliance présidentielle), et la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH, officielle) ont dénoncé des "actes de violence et de vandalisme", dont le coût n’a pas encore été évalué.

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