Sixième mois de guerre à Gaza, les espoirs de trêve s’éloignent

La délégation du Hamas a quitté Le Caire où se déroulent les négociations, estimant que « les réponses initiales » fournies par Israël « ne répondent pas à ses exigences ».

Des Palestiniens près de la barrière entre Israël et le sud de la bande de Gaza, le 27 novembre 2023, au milieu d’une trêve dans les combats entre Israël et le Hamas. © Mahmud HAMS / AFP

Des Palestiniens près de la barrière entre Israël et le sud de la bande de Gaza, le 27 novembre 2023, au milieu d’une trêve dans les combats entre Israël et le Hamas. © Mahmud HAMS / AFP

Publié le 7 mars 2024 Lecture : 3 minutes.

Les espoirs de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza se sont à nouveau éloignés alors que la guerre est entrée dans son sixième mois dans le territoire palestinien, assiégé et frappé par la famine.

Face au désastre humanitaire et au lourd bilan parmi la population civile, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte espéraient arracher un accord sur une pause dans les combats avant le ramadan qui commence en début de semaine prochaine. Mais la délégation du Hamas qui participait à ces discussions a quitté la capitale égyptienne pour des « consultations » avec la direction politique à Doha. « Les réponses initiales » fournies par Israël « ne répondent pas aux exigences minimales » formulées par le Hamas, a déclaré un responsable du mouvement.

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Les négociations « ne sont pas rompues » et les « divergences s’estompent », a toutefois souligné l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Jack Lew.

« Des dizaines de personnes meurent silencieusement de faim »

Dans le petit territoire soumis par Israël à un siège total, 2,2 millions de personnes, selon l’ONU, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine. L’aide humanitaire, soumise au feu vert d’Israël, n’entre qu’au compte-gouttes dans la bande de Gaza, principalement depuis l’Égypte, alors que les besoins sont immenses. La situation est particulièrement grave dans le nord, où les pillages, les combats et les destructions rendent presque impossible l’acheminement de l’aide pour environ 300 000 habitants.

« Nous pensons que des dizaines de personnes meurent silencieusement de faim sans avoir atteint les hôpitaux », a déclaré le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qudra.

Le Hamas réclame un cessez-le-feu définitif

Les États-Unis ont redoublé de pressions ces derniers jours tandis que la Chine a appelé à un « cessez-le-feu immédiat », qualifiant la guerre à Gaza de « honte pour la civilisation ». Les discussions entamées le 3 mars au Caire, sans représentant israélien, portaient sur une possible trêve de six semaines associée à une libération d’otages retenus à Gaza en échange de Palestiniens détenus par Israël, ainsi que sur l’entrée d’une aide accrue dans le territoire palestinien.

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Mais le Hamas réclame, avant tout accord sur une libération des otages, un cessez-le-feu définitif, un retrait des troupes israéliennes de Gaza, un début de reconstruction du territoire et le retour dans leur foyer des centaines de milliers de civils déplacés par la guerre. De son côté, Israël assure que son offensive se poursuivra jusqu’à l’élimination du mouvement islamiste et exige que le Hamas fournisse une liste précise des otages encore vivants à Gaza. Le Hamas a dit ignorer qui était « vivant ou mort » parmi eux.

La piste d’approvisionnements maritimes explorée

Des images de l’AFP ont montré des habitants venus inspecter les ruines de leurs maisons, marchant dans un paysage dévasté entre des monceaux de décombres poussiéreuses et des carcasses d’immeubles. Plus de 1 500 maisons et immeubles ainsi que des centaines de boutiques ont été « détruits ou très endommagés », a déclaré la Défense civile du Hamas, ajoutant que les soldats avaient aussi détruit « tous les réseaux d’eau, d’égouts, d’électricité, de communication et routiers ».

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Face aux difficultés des approvisionnements terrestres, plusieurs pays parmi lesquels les États-Unis, la Jordanie et la France ont commencé à parachuter de l’aide sur le nord de Gaza. La piste d’approvisionnements maritimes est également explorée. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit visiter ce 8 mars le port de Larnaca à Chypre, le pays de l’UE géographiquement le plus proche de Gaza. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit une nouvelle fois se réunir le 7 mars pour discuter de la situation.

(Avec AFP)

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