Ikililou Dhoinine remporte la présidentielle avec 61% des voix

Les dénonciations de fraudes massives n’ont pas eu d’effet et le candidat du pouvoir, Ikililou Dhoinine, a été reconnu vainqueur du second tour de la présidentielle comorienne. Ces résultats doivent être confirmés d’ici à deux semaines par la Cour constitutionnelle.

Ikililou Dhoinine, vote, le 7 novembre à Fomboni. © AFP

Ikililou Dhoinine, vote, le 7 novembre à Fomboni. © AFP

Publié le 29 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le candidat du pouvoir Ikililou Dhoinine a remporté l’élection présidentielle de dimanche aux Comores, a officiellement annoncé mercredi 29 décembre à Moroni la la Commission électorale nationale (Ceni).

M. Dhoinine, actuel vice-président du pays et dauphin désigné du président sortant Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, a rassemblé 61% des suffrages exprimés, indiquent ces résultats proclamés par le ministre d’Etat chargé des élections, Abderemane Ben Cheikh Achiraf.

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Son principal adversaire, le candidat de l’opposition Mohamed Said Fazul, a rassemblé 33% des votes, devant un troisième candidat, Abdou Djabir, crédité de 6%.

Le taux de participation au scrutin s’est élevé à 52,8%, toujours selon la Ceni. Ces résultats doivent être confirmés d’ici deux semaines par la Cour constitutionnelle.

"Fraudes massives" ou "climat serein" ?

En vertu d’un système de présidence tournante instauré par la Constitution de 2001 entre les trois îles de l’archipel de l’océan Indien (Mohéli, Grande Comore et Anjouan) pour mettre fin aux tentations séparatistes, tous trois étaient originaires de la petite Mohéli. M. Dhoinine devient ainsi le premier Mohélien à prendre la tête de l’Union des Comores depuis son indépendance en 1975.

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Pour la première fois également dans l’histoire du pays, la présidentielle était couplée avec les élections des gouverneurs des trois îles, au nom du principe "d’harmonisation" défendu par le président Sambi.

Selon l’opposition, ce double scrutin a été marqué par une "fraude massive" à Anjouan orchestrée par le pouvoir, avec bulletins volés, bourrages d’urnes et assesseurs de l’opposition chassés des bureaux.

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Le camp d’Ikililou Dhoinine a au contraire estimé que le vote s’était déroulé dans un "climat serein", la présidence saluant de son côté des élections "exemplaires".

Confusion

La France, qui disposait d’observateurs sur place, a dénoncé pour sa part de "nombreuses irrégularités" et "interventions" de militaires lors du vote à Anjouan.

Une mission internationale d’observateurs, composée de représentants de l’Union Africaine (UA), de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), et de la Ligue arabe, a également assisté au scrutin, mais ne s’est pas encore exprimée.

Pour ce second tour, la Ceni avait pourtant mis en place un certain nombre de mesures afin d’éviter des difficultés d’organisations ou accusations de fraudes ayant marqué le premier tour le 7 novembre.

Le délai pour annoncer ces résultats, ainsi que le silence des observateurs de la mission internationale, ont alimenté la confusion sur la validité du vote à Anjouan, alors que les camps des candidats Dhoinine et Fazul revendiquaient la victoire.

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