« L’armée française restera au Tchad », selon l’envoyé de Macron en Afrique

Jean-Marie Bockel a fait part de « l’admiration » de la France au président au pouvoir depuis trois ans, le général Mahamat Idriss Déby Itno, pour son processus de transition.

Le président de transition du Tchad, le général Mahamat Idriss Deby, à son arrivée au ministère tchadien des Affaires étrangères à N’Djamena, le 2 mars 2024. © AFP

Le président de transition du Tchad, le général Mahamat Idriss Deby, à son arrivée au ministère tchadien des Affaires étrangères à N’Djamena, le 2 mars 2024. © AFP

Publié le 8 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

L’armée française restera au Tchad, a affirmé jeudi 7 mars à N’Djamena l’envoyé d’Emmanuel Macron pour l’Afrique, faisant part au passage de « l’admiration » de la France au président et chef de l’État depuis trois ans, le général Mahamat Idriss Déby Itno, pour son processus de transition.

« Il faut rester et bien sûr nous resterons », a déclaré, devant la presse présidentielle seule conviée, Jean-Marie Bockel, « envoyé personnel » du président français, chargé de discuter des nouvelles formes de la présence militaire française sur le continent, que Paris compte nettement réduire.

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« Il faut rester et bien sûr nous resterons »

Il y a actuellement un millier de militaires français au Tchad. Après une série de coups d’État au Mali, au Burkina Faso puis au Niger, les juntes militaires ont poussé dehors l’armée française, marquant la fin d’une décennie d’intervention antijihadiste au Sahel. « Le président Macron m’a demandé de travailler [avec N’Djamena] à une adaptation, à une évolution de notre dispositif de manière à mieux l’adapter […] aux enjeux militaires et sécuritaires de la région », a poursuivi Jean-Marie Bockel après un entretien avec le général Déby Itno.

Ce dernier avait été proclamé président de transition le 20 avril 2021 à la mort de son père, Idriss Déby Itno, qui dirigeait le Tchad depuis trente ans. « Ce n’est pas seulement la question du nombre. Il faut rester et bien sûr nous resterons », a martelé l’envoyé du chef de l’État français dans une allocution retransmise sur le site internet de la présidence tchadienne. « J’ai exprimé au président de la République notre admiration pour le processus qu’il a engagé au sein de son pays, également pour la capacité du Tchad à faire face en même temps à un certain nombre de menaces grâce à des forces armées engagées. »

L’ombre de Dillo Djerou

Cette déclaration intervient à deux mois d’une élection présidentielle pour laquelle le candidat Déby Itno, 39 ans, part largement gagnant en l’absence de rivaux sérieux dans une opposition qui s’est soit ralliée au pouvoir, soit est violemment réprimée selon les ONG internationales de défense des droits humains. L’opposant et cousin du chef de l’État a été tuée récemment dans un assaut de l’armée contre le siège de son parti.

Son parti accuse les militaires, photos à l’appui, de l’avoir « exécuté » d’une balle dans la tête à bout portant et le reste de l’opposition de l’avoir « assassiné » pour l’écarter de la course à la présidence. Ce que nie le pouvoir, qui l’accusait notamment d’avoir mené une attaque contre les puissants services de renseignement.

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« Les circonstances du meurtre de Yaya Dillo ne sont pas claires, mais sa mort violente illustre les dangers auxquels font face les politiciens de l’opposition au Tchad, en particulier à l’approche d’élections », estime Human Rights Watch (HRW), qui, comme d’autres ONG internationales, dénonce régulièrement la répression de toute opposition ou dissidence.

(Avec AFP)

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